MOTUS
N° 1, décembre 1962 - n° 5, 4 novembre 1963
Rédacteur en chef : Jacky TULOUP
Directeur artistique : J. Mercoiret
Adresse : Lavérune (Hérault)
Imprimerie Causse, Graille et Castelnau.
Aucun exemplaire de cette revue à la Médiathèque de Montpellier, à la BNF... ni nulle part.
Contrairement à ce que dit un article d'Études héraultaises (n° 39, 2009), je pense que Motus n'est pas un journal lycéen : Jacky Tuloup a 18 ans quand nait Motus. Quant à savoir si, comme le dit ce même article, Motus est "communiste critique", proche de la "Gauche syndicale parisienne" et dans la mouvance de Jean-Paul Sartre, je ne m'y aventurerais pas.
J'ai croisé Jacky Tuloup à la faculté Paul Valéry de Montpellier en 1968. Il avait 4 ans de plus que moi dont c'était la 1ère année, ça compte. Je l'ai recroisé lorsqu'il tenait sa librairie de livres d'occasion rue Jean-Jacques Rousseau. Je le découvre ici journaliste.
Les 5 numéros de Motus méritent un dépouillement sommaire qui seul pourra faire comprendre (un peu) cette revue.
MOTUS n° 1 (sans date : décembre 1962). 16 x 24 cm. 36 pages. 1NF 50
Dessin couverture : J. Mercoiret. Autres dessins : R. Guérin.
Ce numéro est très célinien. Le style de l'édito de J. Touloup se calque sur celui de l'écrivain qui vient de mourir.
Cet édito proclame la revue non pas apolitique (quelle horreur!), mais IMpolitique.
Edito de Motus n° 1 |
°D'emblée, 8 pages (admirables et admiratives) de J.T. sur Louis Ferdinand Céline dont "le nom suffit pour faire frémir les cuillères à cafè des piliers du Marignan [un bar montpelliérain] qui se disent de gagaôche..." . Pas très sartrien.
Article Louis-Ferdinand Céline |
°Une note sur La Danse macabre.
°Une page rageuse sur Caleçons roses et divin Jojo, (Jojo étant Johnny Halliday ) : Abdomen agité rythmique ! Vraie possession sexuelle... Et le Twist ! Alors là, grande branlade acoustique ! Musique érotique pour pisseuse ! Dégénérescence du Jazz !
°Une parodie (de quoi?) : Achtung Cacahuètes drame en 5 actes... et 2 pages.
°A noter les dessins surréalisants de J. Mercoiret :
Dessin J Mercoiret |
Trépanation d'un chef d'orchestre |
°Citation intégrale de la préface de L'Amant de Lady Chatterley en guise de cours d'éducation sexuelle.
°Enfin, quelques notes regrettant la politisation des mouvements étudiants : "Rien ne peut être réalisé sans étiquettes politiques. Nous pensons que c'est un mal".
MOTUS n° 2, janvier 1963, 1NF
Un directeur de la diffusion fait son apparition : C. Alibert.
MOTUS n° 2, janvier 1963 |
° L'édito par J.T. recense les critiques faites au n° 1
L'UNEF (de gauche) a envoyé des textes. La FNEF (de droite), rien.
° CULTURE ET LOISIRS UNIVERSITAIRES ( CLU, une section de l'UNEF) affirme qu'il n'y a pas de culture étudiante (juste une culture de l'élite et une culture du peuple).
Et affiche un programme mirobolant avec une série de conférences sur la musique par M. Tarroux. Puis des conférences par Claude SIMON (nouveau roman), Jean LACOUTURE, Roger GARAUDY, Pierre DAIX, Jean CHARLES (éditeur de "perles" de cancres) ... (j'en passe) et JEAN-PAUL SARTRE.
Programme du C.L.U. |
Alléchant ! Qu'en a-t-il été en vrai ?
° Un article au vitriol sur PICASSO (fausse interview : Je me fous du monde!) contredit d'avance la future possible conférence de Garaudy sur le même.
° Article sur Rabindranath Tagore.
°Et voici SINÉ - MASSACRE. Reproduction de dessins de Siné avec l'autorisation de Jean-Jacques Pauvert.
SINE MASSACRE à MONTPELLIER |
° Il semble enfin qu'une feuille de papier cul ait été offerte au lecteur, comme un petit cadeau de Pif Gadget. Pour éviter de se servir du journal lui-même. (Celle de mon exemplaire a été utilisée).
MOTUS Numéro spécial (n° 3) : Mai-juin 1963
Changement de format : 21 x 27 cm, de papier (papier journal désormais), et de look.
MOTUS n° 3 Mai 1963 |
° Edito de J.T. plus revendicatif : 70 000 jeunes à Montpellier (étudiants ou non), et rien pour eux : la municipalité Delmas refuse : Maison des jeunes, foyers, piscines, salle de sport, carnaval...
° Deux pages centrale de publicités (décalées?) :
Publicités de Motus |
Théâtre à Montpellier en 1963 : Rien ! |
°Article : Vive le sport
° Motus lance une nouvelle danse : le TAP-TAP
° ... et polémique avec Georges-Henri Gourrier de la FNEF.
MOTUS n° 4 octobre 1963
Nouvelle adresse : 23 rue de l'Imprimerie, Montpellier.
Le prix de vente passe de 1NF à 0,50 NF.
Motus n° 4, octobre 1963 |
L'éditorial de J.T. constate que le nombre d'étudiants et de lycéens est en constante augmentation. Mais, face à un syndicalisme étudiant divisé et haineux, Motus refuse qu'on lui colle des étiquettes : Communiste ou pro-fasciste, qu'est-ce que vous voulez que ça nous foute !
Editorial Motus octobre 1963 |
Le journal devient plus franchement étudiant. Il donne une grande place aux nouvelles constructions universitaires : Facultés des Lettres et des Sciences, résidence universitaire du Triolet.
° Un article dénonce l'encadrement clérical de la jeunesse dans l'école publique.° Un autre déplore la scission dans les syndicats étudiants : "Nous, à MOTUS, on appelle ça une gigantesque connerie". Encore une fois, Motus est IMpolitique.
Gigantesque connerie des syndicats étudiants |
° La grande nouveauté, c'est la grande place prise par les chroniques Cinéma, Théâtre et Jazz.
Ours de Motus |
MOTUS n°5, 4 novembre 1963
MOTUS n°5, novembre 1963 |
° L'édito porte sur la cassure entre MOTUS et l'AGEM, soumise à la FEN d'extrême-droite.
Edito Motus novembre 1963 |
° Les constructions se poursuivent à Montpellier : Faculté de Pharmacie.
° Photo de bizutage place de la Comédie:
° Reprise de dessins de SINÉ pour dénoncer le danger pour la laïcité de l'implication catholique au Lycée Joffre : c'est l'économe du lycée qui collecte le denier du culte des lycéens !
Laïcité bafouée au lycée Joffre |
° Finalement, Motus choisit l'UNEF:
MOTUS vote UNEF contre l'AGEM. |
° La rubrique Cinéma est toujours très importante :
° Et R. LACABANE continue l'attaque contre les Galas Karsenty, alors que les troupes locales ont tant de mal à jouer à Montpellier.
Voila le dernier numéro que je connais, certainement le dernier paru.
Il semble que la bascule vers l'UNEF se poursuivra : le syndicat, avec Tuloup dans ses rangs, gagnera les élections de 1965.
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