Frontispice de La Fantaisie Montpelliéraine 1897 par Eloy-Vincent |
1897 La Fantaisie montpelliéraine
Feuille illustrée, artistique, littéraire, politique et narquoise.
Rédaction et administration : A. Eloy-Vincent
Alfred ELOY-VINCENT par Geo YRRAB
Imprimeur : Gustave Firmin et Montane.
Gérant : Poussigue-Meyrel
Format : 33 x 24 cm
Frontispice d’Eloy-Vincent.
N° 1 , 27 février 1897 - N° 8, 17 avril 1897
Cote Médiathèque Emile Zola, Montpellier : 21649 (Quelques numéros)
Exemplaire personnel d'Albert Eloy-Vincent truffée de dessins originaux (collection personnelle GB)
8 parutions seulement pour cette revue qui n'a pas su choisir entre journal étudiant, revue littéraire ou artistique et journal d'information locale.
Elle est totalement contrôlée par ELOY-VINCENT (1868-1945) qui en est à la fois fondateur, directeur, rédacteur en chef (et en détail) et administrateur, avec son ami le chansonnier POUSSIGUE-MEYREL.
Elle contient à la fois des caricatures sur la vie politique de Montpellier, des informations étudiantes et laisse une grande place aux nouvelles artistiques.
Alexandre LAISSAC, Maire de Montpellier
Le premier éditorial affirme son goût pour la caricature, l’humour et la bouffonnerie. Trop de pseudonymes rendent cette feuille obscure. Whass-Whaser est bien sûr Albert Eloy-Vincent ainsi que Frise-Poulet qui signe le feuilleton : Hultime Bringueboche. C'est lui aussi qui signe ou ne signe pas les échos et nouvelles, ainsi sans doute que les Gazettes rimaillées signées Tiburce.
Gazette rimaillée d'Eloy-Vincent
mais qui sont Sémalou, Pépitos, Riquet, Patch, L’abbé Mol et autres?
La collection de cette revue étant introuvable, je donne un petit descriptif de chaque numéro.
N° 1, 6 mars 1897 : Annonce des élections municipales : Alexandre Laissac, dont la municipalité a été dissoute se représente... Eloy-Vincent et ses amis du CAVEAU DU 10 Poussigue-Meyrel et le pianiste Combes montent une pièce d'ombres chinoises... Le triptyque d'Injalbert fait scandale sur la Comédie, et on parle de la déplacer.
Gravure publiée de Eloy-Vincent Dessin original d'Eloy-Vincent
N°2, 6 mars : Carnaval. Un dessin signé JAK. Sur son exemplaire, Eloy-Vincent note que celui-ci, Jacques KLELLI, fils d'un chef de musique militaire, s'est suicidé jeune.
N°3, 13 mars : Défense d'Injalbert et de sa sculpture "scandaleuse". E-V a été son élève à Paris. Annonce d'une pièce d'ombres par les YSOLANS. Début du feuilleton de Eloy-Vincent ("Frise-Poulet") : HULTIME BLINGUEBOCHE, souvenirs de son apprentissage dans l"atelier d'Alexandre Cabanel à Paris. C'est un méridional maigre et barbu, grand et timide qui se fait bizuter à son entrée : se mettre à poil et chanter l'opéra. Eloge de Léon Galand.
Feuilleton : Eloy-Vincent dans l'atelier d'Alexandre Cabanel Hultime Bringueboche
n° 4, 20 mars : Toujours les municipales à Montpellier. Suite du feuilleton. Nu et poilu, on lui dit les us etr coutumes de l'atelier. On lui apprend à encenser Ingres et Bouguereau, à apprécier Delacroix et à mépriser Manet, qui est le peintre le plus récent à être cité. On ne semble connaitre ni Courbet ni les impressionnistes, encore moins les peintres des années 1890. Le triptyque d'Injalbert a été déposé par le propriétaire de l'immeuble où il était posé. Injalbert le récupère et le donne à la ville.
N° 5, 27 mars : Toujours Injalbert. E-V propose que le triptyque soit posé sur la rocaille du Château d'eau du Peyrou.
Defense du triptyque d'Injalbert
N° 6, 3 avril : Thèse de médecine de Charles Vigné d'Octon, le frère de Paul. Suite de la vie dans l'atelier parisien de Cabanel. Visite de Massenet à Montpellier où il dirige Thaïs et retrouve Ernest Michel, son collègue à la villa Médicis à Rome.
Massement et Ernest Michel à Montpellier 1897
N°7, 10 avril : Un essai de littérature : "Choses vues, dans le train" : un petit texte vif et rythmé signé JUNIOR. Suite de Hultime Bringueboche. Long article d'E-V. sur la collection Xavier Atger, à la Faculté de médecine qui n'est ni visible, ni connue, ni même en sécurité. Propose son dépôt au Musée Fabre.
n°8, 17 avril : Pas de suite du feuilleton dans ce numéro : on ne saura jamais la suite des aventures d'Eloy-Vincent dans les milieux des peintres parisiens. Un texte et un dessin de E-V. , "Printemps" est (enfin) un vrai essai d'art et de littérature. Chant du cygne...
Curieuse revue : la personnalité d'Eloy-Vincent semblait la promettre à une meilleure qualité. En fait, elle n'est ni bonne ni mauvaise.
On est surpris par les "manques" dans le contenu de la revue. On n'y voit jamais trace d'art contemporain.
Et, en 1897, aucune trace non plus de l'Affaire Dreyfus.
Sur Eloy-Vincent, voir la petite monographie de Raymond Huard Eloy-Vincent peintre, journaliste et écrivain (éditions Fénestrelle d'Uzès, 2019).
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