19 février 2025

COURRIER AFGAN sans H Fanzine Underground Lunel 1978. Des Freaks brothers obsédés du slip...

COURRIER AFGAN sans H Lunel 1978

COURRIER AFGAN SANS H 

Slip art press

Claude Périer, Jean-Pierre Bonnefoi, Eric Bourdy.

Imprimé en sérigraphie à Lunel Fransse

J-P Bonnefoi, Les Malantines, route de Montpellier, 34400 Lunel 

24 pages (couverture comptée) 

Très grand format  : 45 x 28 cm 


 


Ah que je suis surpris. Non seulement je ne sais rien de ce somptueux fanzine underground totalement sérigraphié, mais je n'en garde aucun souvenir. Pourtant je l'ai bien mis en vente dans mon magasin (La Vie des choses en ce temps-là) en 1978-79 au prix très modeste de 5 francs. 

 Une fois dit : "je ne sais rien du fanzine ni de ses auteurs", il ne me reste qu'une chose à faire : le décrire. 

J'ai souligné son grand format, 45 cm, et le fait qu'il soit totalement sérigraphié sur bon papier blanc, avec couverture bristol beige. Comment arrivaient-ils à le vendre 5 francs seulement ?

Il y a deux versants de création dans ce fanzine.

D'un côté, un aspect BD comme on en voyait à l'époque dans Actuel, chez Crumb ou les Freaks Brothers. Avec un thématique obsessionnelle : le slip. C'est l'affaire du duo Claude Perier - Jean-Pierre Bonnefoi.

De l'autre, une création plus "arty", entre dessin et peinture : c'est l'oeuvre de Eric Bourdy.

En avant pour un effeuillage page à page ! 

Verso de couverture : Dessin signé C et JP : un clodo trouve un slip dans une poubelle. 



Première BD : 6 pages encre rouge, Claude et Jean-Pierre. Argument : Flippout Willy, Speedfreak Jones et Crazy Cruz, 3 loubards hippies (sous influence des Freaks Brothers) détroussent une vieille vélocipédiste pour lui piquer sa culotte. Puis récidivent sur une motarde "Easy rider" qui, horreur, n'en porte pas ! 





Un dessin bleu signé C[laude]

Dessin Claude Perier

Deux dessins de petits cochons bien vétus mais égrillards. Non signés.

Nouvelle BD 2 pages, de C et JP.   Nouvelle agression en pleine rue pour dépouiller un passant de son slip. Violent et efficace.


Un dessin signé C. Légende : Sacré slibar que tu as ! N'oublions pas que Renaud avait sorti Laisse béton en 1977.


Dessin de Eric Bourdy


Autre dessin du même Eric Bourdy, en 6 ou 7 passages de sérigraphie  

Dessin Eric Bourdy

6 pages de dessins de JP et C : milieu urbain, musique urbaine. 






3e de couverture : Dessin de Eric Bourdy


4e de couverture : Dernier dessin d'Eric


 Voilà.

Rare détenteur de cette curiosité, on ne m'accusera pas de faire de la rétention d'information.

Il se publiait de ces choses dans nos campagnes montpelliéraines vers 1978 ! 

MATRICULE 00. : Caveau de LA PRISON à Montpellier en 1966. Totalement rédigé par ALBERTINE SARRAZIN

 

MatriculeOOx Revue du caveau LA PRISON, 1966

1966 Matricule 00...

Matricule 00.. . Revue du caveau estudiantin “La Prison” réservée aux membres du club des Prisonniers.

Directeur-gérant : Raymond Muller

“La Prison”, 8 impasse Broussonnet, Montpellier

Impr. J. Reschly, Montpellier

13,5 x 21 cm.




 

 Le Caveau LA PRISON était dans une impasse de Montpellier (dans les caves des immeubles où est actuellement, 2025, le marchand de jouets Pomme d'Api et ses voisins). Il était dirigé par Raymond Muller (qui ensuite créera le bonbon Grisettes de Montpellier et sera apiculteur). Il a été fermé en décembre 1966 par mesure administrative. 

Personnellement (Guy Barral), j'ai découvert LA PRISON en 1966 à l'occasion d'une exposition de dessins d'ALAIN IRLANDÈS, un de mes condisciples au lycée Joffre, qui sera ensuite Monsieur Culture à Tours. Je n'y ai pas rencontré Albertine Sarrazin, à 17-18 ans, j'étais trop jeune. 



 Je n'ai jamais vu de N° 1`` Mais voici une description trouvée sur le net.

Matricule 001 Revue de l'association d'entraide des étudiants 1965 - Prisonniers

Numéro uniquement consacré à la publication du prix littéraire "La Prison".
La couverture , à l'exception du n° 001 est la même que le N° 2 



n° 2, 2ème trimestre 1966

Matricule 002 : NUMÉRO ENTIÈREMENT RÉDIGÉ PAR ALBERTINE SARRAZIN (à l'exception des 3 pages d'édito de R Muller). 

Sommaire : 

Couverture : Dessin Moreno. 

Divers dessins dus au même artiste 



Edito par Raymond Muller.

Lettre d'Albertine Sarrazin au Directeur de La Prison (13 pages)

Lettre d'Albertine Sarrazin

 

L'AFFAIRE SAINT-JUS, nouvelle sur Albertine Sarrazin (28 pages)

L'Affaire Saint Jus, écrites en prison au cours des années 1962-1963, c'est-à-dire avant L'Astragale mais après La Cavale 

L'Affaire Saint-Jus, d'Albertine Sarrazin

 

POÈMES D'ALBERTINE : 28 pages  

Poèmes d'Albertine Sarrazin


104 p.


EXCES, une revue érotique à Montpellier en 1984 Rémy Gallart et Francis Saint-Martin

  

Excès mensuel des zones ... oxygènes

 

EXCES, mensuel des zones ... oxygènes. 

n° 1, sd 1984 - (au moins) n° 11, sd 1985

Rivages et F[rancis] St Martin , 2126 rue de l'Aiguelongue, Montpellier

Responsables : R[émy] GALLART et Francis SAINT-MARTIN

15 x 10,5 cm  16 pages (photocopies NB)

7F le numéro, 


 

Je n'ai pu réunir que 8 parutions de cette revue. 

Il s'agit d'une revue érotique, manifestement rédigée par seulement deux personnes. 

L'une, sans aucun doute Remy GALLART ouvre la revue par un ou plusieurs récits érotiques, l'autre, qui signe CROCKY GALLIEZ occupe avec des dessins et/ou une bande dessinée la seconde partie. La structure de la revue est toujours la même.

Disons-le : cette revue est d'une médiocrité affligeante. 

Les textes sont écrits  dans un style qui descend sous le degré zéro de l'écriture. C'est, dans une tonalité érotique, la suite des feuilletons de midinettes qui sévissaient à la fois dans les années '60 et dans la pire presse féminine (qui se disait féminine). Certains roman-photos sont mieux écrits. Platitude, quand tu nous tient. Il s'agit de faire le tour de quelques sexualités : hétéro, homo, sado-maso, viol, voyeurisme, intra-familliales, collectives.. et même médicales.

Les illustrations, elles ne se cassent pas la tête et n'ont aucune prétention arty. 

 Chaque fascicule a un sous-titre

Voici les n° retrouvés :

N° 1 : Tendre ma soeur


 

N°4

: Homo mon frère

 

N°3 : Phantasme quand tu me tiens

 


N°7 : Extase douloureuse

 


n°8 : Amour de groupe

 


N°9 : L'amour en ce jardin


N°10 : Le corps inassouvi

N° 11 : Bonjour chez vous. 



Est-ce le dernier? Je ne sais, et cette revue ne semble pas avoir laissé de traces.

Notons quand même que Remy GALLART a publié le fanzine RIVAGES (puis RIVAJEU) entre 1978 et 1986 à Montpellier avec Francis Saint-Martin et Crocky. Fanzine auquel le très delteillen Robert Briatte a collaboré (dans les premiers numéros).

Notons encore que les deux mêmes ont repris la parution de Bob Morane. 

Voici d'ailleurs ce qu'écrivait sur Rémy Gallart le site Babelio il y a quelques années :
Rémy Gallart est un écrivain français. Il passe les quinze premières années de sa vie au Maroc puis en Guinée et se consacre à des études de lettres. Il est notamment connu pour avoir été un "nègre" de Jimmy Guieu pour les dix-sept derniers " Blade et Baker " sous le pseudonyme de Franck Walhart. Il est également l'auteur d'un épisode de la série " Le Poulpe " ("Les Huns dealent au soleil"), d'un roman en collaboration avec Roland C. Wagner ("Le Pacte des esclavagistes") et de nombreux romans érotiques ("Sur la plage alanguie, Carnet intime...).

Rémy Gallart s'essaye aussi à la traduction, écrit des novelisations pour Fleuve noir, des fiches pour enfants aux éditions Atlas, une étude sur Bob Morane et des nouvelles (notamment "Voyage sans retour" dans "Et d'Avalon à Camelot" en 2012). Ses dernières productions englobent des scénarios de BD pour Gérald Forton (la série " Borsalino ") ainsi qu'une aventure de Bob Morane ("Objectif Equus").

18 février 2025

L'EFFORT DES JEUNES Une ambitieuse revue littéraire à Montpellier en 1915 et une belle ANTHOLOGIE DES JEUNES de 1917

 

1915 L’Effort  des  Jeunes

[retrouvée à partir du n° 13]

Revue littéraire mensuelle

26 place des Patriotes, Montpellier.

Publiée sous le patronage de M. Henry de Régnier, Edmond Rostand, et Henry Bordeaux..

Directeur : M. Cramaussel, professeur de philosophie au lycée de Montpellier.

Président : Emile Carbon, (26 place des patriotes)

Vice-Président : Gaston Barthalon

Rédacteur en chef : Albert Maurel

Secrétaire de la Rédaction : Eugène Causse

Autres responsables : Jean Brunel, Raymond Ott, Georges Corbelier, Pierre Falgairolle.

Impr. : Manufacture de La Charité, Montpellier.

Gérant : Jean Voisin.

En vente à Montpellier : librairies Valat et Dezeuze. Et à La Rochelle, Toulouse, Bayonne, etc...

23 x 17 cm.

Variations :

La couverture change au n° 14 (dessin signé J.B.). Ce dessin disparaît au n°25, dont la couverture est exclusivement typographique.

A partir du n° 22 (octobre 1916), l’équipe dirigeante se resserre. Eugène Causse devient Rédacteur en chef et le siège de la rédaction est transféré chez lui, 12 rue Dom Vaissette. Emile Carbon, directeur et Gaston Bartholon administrateur. J. Oulès est gérant.

Tonalité de la revue :

Revue de lycéens et d’étudiants trop jeunes pour faire la Guerre de 1914-18. Au fil des numéros, certaines participations arriveront du front. Mais l’essentiel reste cette jeunesse. Ici, pas de vedettes, pas de grands invités, on s’excuse quand parfois un aîné prend quelques pages. Et l’été 1916, “tous nos amis sont dispersés à la campagne ou sur les bords de la mer...”  A la rentrée de 1916, L’Effort crée un Cercle littéraire à Montpellier, pour organiser des soirées amusantes, et incite les correspondants d’en faire autant chez eux. C’est donc avant tout un modèle de convivialité que propose la revue.

Grands débuts d'auteurs :

Bien peu de ces auteurs persévéreront dans l’écriture. Leur éparpillement géographique et l’emploi de pseudonymes rendent difficile le suivi de tous. Mais, parmi ceux qui sont de Montpellier, seuls, Eugène Causse et Jean Claparède laisseront un nom littéraire. Le premier en fondant L’Ane d’or (où il sera encore aux cotés de Jean Brunel) et une imprimerie, le second en devenant historien d’art et conservateur de Musée Fabre.

Plus généralement, on retrouvera plusieurs des participants de L’Efforts des Jeunes lors de la création de L’Ane d’Or en 1922 : Causse et Brunel, un des frères Ramain et Marcel Carayon.

Plus insolite est le retour dans Fénix (en 1960) du Rochelais Philippe Chabaneix. 

Mais L'ANTHOLOGIE DES JEUNES publiée en 1917 est d'une richesse étonnante.   On y retrouve, très jeunes (17 à 20 ans) :  Pierre Marfaing ; André CHAMSON, ou Pierre CHABANEIX.

Réseaux et constellations :

L’Effort des Jeunes compte parmi ses collaborateurs des étudiants et lycéens de Montpellier, Toulouse, Lyon, La Rochelle, Paris, Nancy, Dijon, Bayonne, Périgueux, Perpignan, Foix, Auch, Châteauroux, Gray, Albi, Nantes, Valence, Loches, Genève, Toulon, Millau...

Un article nécrologique de Ph. Chabaneix dans le n°14 nous apprend que L’Effort des Jeunes a été créé à La Rochelle par Léopold Camps (qui vient de mourir de maladie à 18 ans), Henri Sirben et Ph. Chabaneix.

Une carte de la France “loin du front” se dessine, avec une surprenante solidarité des jeunes. Comment s’établit ce réseau? Les structures scolaires (correspondances entre lycées) sont-elles mises en jeu? Sans doute, mais rien ne permet de l’affirmer.

En novembre 1916, L’Effort lance un concours littéraire national pour créer une Anthologie des Jeunes qui paraît en 1917.

Sommaires retrouvés : 

n°13, 2e année, janvier 1916

Jean Boyé, Emile Carbon, Julien Doutmy, Raymond Ott, Maurice Perret (Lyon), Michel Ramain.

n°14, février 1916

Henri Birebent (Toulouse), Jean Brunel, Emile Carbon, Eugène Causse, Henri Martin (Auch), Maurice Moreau (Sancerre), Raymond Ott, P. de Vans (Bessan).

n°15, mars 1916

Frédéric Balland (Dijon), F. Bompaire (Millau), Jean Boyé, M. Carayon (Nîmes), Emile Carbon, Jean Claparède , Jean Comby, Julien Doutmy, Marcel Faisandier (Bergerac), F. Hennequin (Troyes), A.E. Lambert (Bayonne), Maurice Moreau (SAncerre), Maurice Perret (Lyon), Camille Petit (Bergerac), Marcel Samuel (Avignon).

n°16, avril 1916

R. André (Châteauroux), Charles Athané, Pierre Blessy (Nîmes), M. Carayon (Nîmes), Emile Carbon, Eugène Causse, Jean Claparède, Jean [Morini]-Comby, Daniel Delcourt (Paris), Raymond Delmas (Albi), René Galinier, Henri Martin (Auch), Albert Maurel, Camille Petit, J. Pourtal (Nîmes), Charles Puech, Michel Ramain, Pierre Sahuc (Clermont-L’Hérault), Marcel Samuel (Avignon), G. Vican (Clermont-L’Hérault), Gérard Vilacèque (Céret), Pierre Vinas.

Dessins de J.B. et A. Dupin (que nous retrouverons dans La Lanterne  de Diogène) .

n°17, mai 1916

Louis Boutot (Bordeaux), Camy-Renoult (Honfleur), Emile Carbon, A. Chauvenet, A. Comte (Béziers), M. Faisandier (Bergerac), René Galinier, F. Hennequin (Gray), Valmy L’Isdet (Sainte-Foy-la-Grande), André Marcou (Béziers), Charles Marie, Maurice Perret (Lyon), Roger Rieumier (Bédarieux), G. Vican (Collège de Clermont-l’Hérault).

n°18 [-19 ?], juillet 1916

Andray (Avignon), André Angèle (Sainte-Foy-la-Grande), Bouisset (Toulouse), Louis Boutot (Bordeaux), B. Grenouilleau (Bordeaux), F. Jadin (professeur à l’Ecole supérieure de Pharmacie de Montpellier), André Marcoq (Bayonne), Pierre Vinas.

n°20, août 1916

Louis Boutot (Bordeaux), Emile Carbon, J. Dubois (Paris), Maurice Jeanlouy (Clermont-l’Hérault), Maurice Vieu (Marseille).

n°21, septembre 1916

Louis Boutot (Bordeaux), Emile Carbon, Philippe Chabaneix (La Rochelle), Charles-Marie L... (au front), Jean Chaubard, Ernest Fornairon, Léo Nonorgues (Saint-Antonin?), Emile Rossignol (au front), Maurice Vieu, Pierre Vilacèque (Céret), Pierre Vinas. 

n°22, octobre 1916

André Angèle (Sainte-Foy-la-Grande), P. Buat (au front), Emile Carbon, Eugène Causse, Jean Lavocat, André Marcou (La Rochelle), Georges Pion (Saint-Georges d’Orques), Charles Puech, E. Rossignol, Pierre Vinas (Lou felibre del Libroun, Bessan).

n°23, novembre 1916

M. Bouisset (Toulouse), Emile Carbon, Paul Cevassus (Sainte-Foy-la-Grande), Francesca Daisy, F. Hennequin, Jean Lavocat, André Marcou (La Rochelle), Charles Puech, Pierre Vinas.

n°24, Noël 1916

R. André (Châteauroux), Edmond Brarès (au front. Texte occitan), Louis Boutot (Bordeaux), Emile Carbon, Eugène Causse (Conte de l’homme sans amour), Francesca Daisy, Jacques Dapoigny (Alger), Raymond Delmas (Alby),  Ch. de Guerville, André Marcou (La Rochelle), Ph. Olive (Nîmes), René Petit-Cuenot (Isches), Emile Rossignol, Maurice Vieu (Marseille), Gérard Vilacèque (Céret).

Dessins de Maurice Vieu.

Portrait d’Eugène Causse et d’Emile Carbon par André Dupin.

n°25, janvier 1917

M. Bouisset (Toulouse), Emile Carbon, Gaston Drouin (Avignon), Lucien Lamouroux, Jean Lavocat, André Marcou, Maurice Perret,  Aimé Rongier, Gérard Vilacèque (Céret), Pierre Vinas.

n° 26, février 1917

M. Barbot (Alès), Roger de Beauvoir (Lyon), A. Goetgheber (Paris), Pierre Huc (Pézenas), Emile Mourgues, Abdon Poggi (Céret),  Charles Puech, Maurice Vieu.

n°27, mars 1917

Louis Boutot (Bordeaux), Philippe Chabaneix (La Rochelle), Henri Dupas, Paul Eras (Genève), Jean-Léon Gachet (Brignoles, Var), Pierre Marfaing (Varilhes)# , Camille Petit, Charles Puech, Gérard Vilacèque (Céret).

Photos de Pierre Marfaing, Louis Boutot, Camille Petit.

Ce numéro annonce une crise (financière) de la revue et lance une souscription, qui ne sera sans doute pas suffisante... Le départ pour l’armée de certains membres (dont Emile Carbon) est aussi un sérieux handicap.

Pourtant, L’Anthologie des Jeunes paraît bien au début de l’été 1917. 


 

Imprimée par la Manufacture de la Charité, elle a fière allure avec ses 178 pages et ses 11 photographies, celles de : Pierre et Gérard Villacèque, Gabriel Amade, Jacques Renaux, Louis Boutot, Pierre Marfaing, Camille Petit, Maurice Vieu, Ysiad (Marguerite du Poy), Emile Carbon, Eugène Causse. 


 


 


 

 


On y lit (dans l’ordre du palmarès) des poésies de :

Gérard Vilacèque, Gilbert Monod, A. Marcou, Fernand Albert, Alex# , Gabriel Amade, Joseph André, Anne-Marie, E. Artaud, Charles Bauby, François Bompaire, Louis Boutot, N. Brochier, J. Calveyrac, B. Castaigne, A. Cazal, F. Daisy, E. Dalbin, V. Disdet, A. Fabre, M. Faisandier, P. Felgerolles, J.-L. Gachet, A. Goetgheheur, A. Guillon, A. Kling, N. Le Guiastrennec, Malise, P. Marfaing, P. Marque, P. Olive, P. Pantel, G. Paulin, M. Perret, A. Queyssi, P. Rambaud, René, A. Rongier, V. Roux, A. Roy, A. Taste, J. Van Wastermeulen, M. Vieu, S. Wallerand, Ysiad, et, séparé des autres, André Chamson dont c’est le premier texte publié (qui sera repris par Le Mercure de France)


Pour la prose :

C. Pion, L. Boutot, M. Bouisset, A. Cazal, M. Charbonnier, L. Gabrielli, J. Girard, Irné, M. Jeanlouy, A. du Chesne, J. Pulol, J. Renaux, P. Rocher, S. Vergnes.

Plus, les organisateurs et autres :

E. Carbon, E. Causse, A.G. Maurel, P. Vilacèque, P. Chabaneix, G. Vilacèque, G. Pion, L. Boutot, Charles Marie, M. Perret.

 

14 février 2025

LES ANNALES MÉRIDIONALES Revue littéraire, Montpellier, 1907

 

1907 Annales Méridionales  

 n° 1, 6 janvier 1907 à n° 5, 3 février 1907

Raoul DAVRAY dans La Chape de Plomb, Montpellier, 1938, p. 131 écrit :

 “Cette chronique figurait dans le 3e numéro des Annales Méridionales dont, en janvier 1907, la rédaction m’avait été confiée par son fondateur, Jean CAIREL, fantaisiste délicat, auteur de monologues charmants, mort au champ d’honneur. C’est le lieu de parler de cette intéressante tentative de décentralisation qui dura l’espace de quelques dimanches, mais que nous avions “endimanchée” de la meilleure façon. Une élite de collaborateurs s’inscrivit dans les sommaires. Les ‘Lettres de Paris’ étaient rédigées par le regretté André Tudesq qui alternait pour cette rubrique avec Pierre GrassetHenry Rigal faisait de ‘Mounette’ la femme coupée en morceaux sous forme de fragments de ce livre exquis. Péladan et le professeur Grasset rompirent des lances sur la question des demi-fous, à propos de Flaubert et de Baudelaire. Francis Carco, qui, de Rodez, m’écrivait :” Demandez un article sur Emma Calvé à l’abbé Bessou” nous adressa une élégie lamartinienne.

L’originalité de cet hebdomadaire consistait en deux pages de lettres de nos divers correspondants parmi lesquels on comptait deux futurs sénateurs : Georges Brugnier et Victor Dalbiez, et un écrivain tel que René Séguy, néoclassique au style impeccable. Deux pages étaient occupées par La Légende natale où A. Eloy-Vincent évoquait le Montpellier de son enfance avec une qualité d’émotion et une piété persuasive qui font de ce mémorial un livre de raison et d’oraison. Par surcroît, chaque semaine, deux pages de musique.

C’en était trop, — quant aux frais. Au sixième numéro, nous dûmes faire une retraite en musique.”

Le 9 novembre 1929, dans  La Vie méridionale, le même Raoul Davray revient sur ses souvenirs :

“En janvier 1907, j’étais le rédacteur en chef... [les points de suspension sont de R.D.] d’un hebdomadaire dont le nom seul me dispense... [id] Les Annales méridionales”. Cette revue éphémère arborait des sommaires magnifiques où se lisaient les noms d’André Tudesq, Gabriel  Boissy, Lionel des Rieux, Joachim Gasquet ... Les envois de Perpignan étaient signés Victor Delbiez qui depuis... [id] et ceux de Nîmes par M. Georges Bruguier depuis sénateur. Le meilleur de nos correspondants était, sans doute, M. Francis Carco, 5 Boulevard Laromiguière, Rodez... [id] Nous publiions de lui, en bonne place, une méditation en vers lamartiniens de la plus jolie couleur sentimentale. Il m’écrivait “Je serais très heureux que la recommandation de V... aboutisse à me faire obtenir une place de correspondant régional de votre publication”... Il ajoutait “Ce n’est pas que je vous sois d’une grande ressource (pécuniaire), mais, possédant à Rodez et dans le département un certain nombre de relations, il me sera très facile de vous apporter un noyau d’abonnés”.

Prix du n° : 0, 15 F. ;  7 F / an.  ce qui correspond à un hebdomadaire.

Jean Cairel, après la fin des Annales méridionales, va à Paris, devient un des chansonniers de Montmartre tout en poursuivant (?) ses études. Il meurt tué à la guerre de 1914. Il signait Jehan Claire-Marie des monologues "pour dire en soirée", publiés chez Louis Relin, 30 rue des Etuves vers 1900. Par exemple : Les tourneurs de page ; La Pipe ; Une infirmité ; Les châteaux en Espagne ; Le Nez ; L'Eventail... (Pseudonyme identifié par la dédicaces de ces brochures à Raoul Davray (Bibli Emile Zola, Montpellier, cote  S1479).

FAIT CURIEUX :

la présence très forte de féministes dans cette revue.

Ida Rosette Sée est la gouvernante du fils de Joseph Conrad, mais surtout l’auteur de nombreux livres sur l’éducation et sur le féminisme. 

Mlle Mercédès Gaillaud s’affirme féministe.

Et surtout, contribution de Valentine de Saint Point : Une des plus étonnantes biographies pour cette arrière-petite-nièce de Lamartine (Née Valentine Marianne Desglans de Cessiat-Verceil, Lyon 1875-Le Caire 1953). Romancière, poète, peintre, danseuse et théoricienne de la danse, féministe. En 1904, elle est peintre auprès de Mucha. Georges Porto-Riche l'introduit dans les salons parisiens. Elle rencontre Marinetti et Canudo avec qui elle débute une longue liaison. Publie en 1905 Poèmes de la mer et du soleil.. Suivent 3 romans : Un Amour ; Un Inceste ; Une mort (Trilogie de l'Amour et de la Mort). En 1908, étude théorique : De la tragédie et du vers classique, et un recueil : Poèmes d'orgueil. Elle écrit une tragédie : L'Agonie de Messaline (pub. en 1929). En 1910 : Une femme et le désir. Puis une trilogie dramatique, le Théâtre de la Femme.  (Le Déchu, pub. en 1909). Suivent : L'Orbe pâle (1911), La Soif et les Mirages (1912),. Elle expose aux Indépendants, proche des Nabis.  Elle adhère au futurisme et publie ses virulents Manifeste de la femme futuriste, et Manifeste futuriste de la luxure (Réed. par les éd.  Séguier, 1996). Elle organise des "soirées apolloniennes" dans son atelier Avenue de Tourville à Paris. Elle s'intéresse à la danse, et met en scène sa "Métachorie" à Paris en 1913 et au Metropolitan Opera de New-York en 1917. En 1924, elle s'installe en Egypte sous le nom de Rawhiya Nour-el-Dine (Zélatrice de la lumière divine), du côté musulman contre l'impérialisme et le colonialisme. (Voir Manifeste de la Femme futuriste, prés. par Giovanni Lista. Paris, Séguier, 1996).

Sa présence aux côtés d'Ida Séé et de Mercèdès Gaillaud dans les Annales  méridionales est une divine surprise qui change du tout au tout la vision qu'on a de cette revue.

 

Notons encore, étayant l’implantation biterroise Etienne Arnaud, de Béziers. Le Dieu sans couronne, pièce héroï-comique en 3 actes en vers, jouée au Théâtre des Arènes de Béziers le 17 juin 1923, en collaboration avec Pierre Jalabert. Musique de Marc Delmas.  Et, en 1927, Emile Barthe publie aux Ed. des Pages d'Oc à Béziers une adaptation occitane d'une de ses pièces : Lous rasims de luno. , tres actes en vers.

Autres biterrois identifiés : Rigal. Hortala. G. Beaume, Gaubert (?) ;..

 

SOMMAIRES :

n° 1, 6 janvier 1907[In La Vie Montpelliéraine et in Le Midi Mondain]

Etienne Arnaud (Mécomptes de Noël), Charles Bordes (Chansons et danses populaires basques), Pierre de Capite (Chronique cynégétique), Raoul Davray (Chronique),  René Disonneaux (Chroniques), Albert Eloy-Vincent (La Légende natale), Mlle Mercédes Gaillaud (Féminisme et individualisme), Joseph Grasset (Les demi-fous : Flaubert et Baudelaire), Pierre Grasset (Lettres de Paris), Frédéric Mistral (Le Terro d’Arle), Gabriel Montoya (Leur jeunesse), Louis Payen (L’Amour), Henry Rigal (Etre un arbre), Ida Sée (Lettre de Marraine),  André Sourire (Chez le coiffeur), André Tudesq (Conte du bout de l’an).

n° 2, 13 janvier 1907

Etienne Arnaud (Le Tigre), Pierre de Capite (Chronique cynégétique), Félicien Champsaur (Baisers d’hier et d’avant), Raoul Davray (Chronique), René Disonneaux (Chroniques), Albert Eloy-Vincent (La Légende natale), Mlle Mercédes Gaillaud (Féminisme et individualisme), Charles Hellem (La Sortie logique), Pierre Hortala (Dentellière), Marcel Huguenin (Impressions d’Extrème-Orient), Lansade (Chronique financière), Paul Manivet (L’Ame du jardin), Marqué de Segras (Héraldique du Languedoc), Georges Millandy (Quand l’amour s’éveille), Henry Rigal (Feuillets d’album), Ida Sée (Lettre de Marraine),  André Sourire (Chez le coiffeur), André Tudesq (Lettre de Paris), Pierre Vierge (Quand l’été blond viendra)

n° 3, 20 janvier 1907, [In La Vie Montpelliéraine et Le Midi Mondain]

Georges Beaume (Paul-Hubert), Pierre de Capite (Chronique cynégétique), Léopold Dauphin (Chez M. Vauthrot), Raoul Davray (Chronique), Lionel Des Rieux (Les Neuf perles de la couronne), Albert Eloy-Vincent (La Légende natale), Etienne Gervais (Chroniques musicales), Joseph Grasset (La Responsabilité atténuée devant la loi), Pierre Grasset (Lettres de Paris), Lansade (Chronique financière), Mario Pécheral et Poussigue-Meyrel (Chanson câline), Péladan (La Santé dans l’art), Jean Pola (La Transformation économique du Languedoc), Henry Rigal (Feuillets d’album), Ida Sée (Lettre de Marraine), André Sourire (Chez le coiffeur), Pierre Vierge (Lamartine à Marseille)

n° 4, 27 janvier 1907

Henry Bauquier (Anathème à Eros), Georges Beaume (Paul-Hubert), Jean Cairel (Les demi fous), Pierre de Capite (Chronique cynégétique), Louis Combes (Feuillets de tristesse, pour piano), Raoul Davray (Chronique), Albert Eloy-Vincent (La Légende natale), Joachim Gasquet (Vers dorés), Ernest Gaubert (Le Songe de Sylvia), Pierre Grasset (Le Journal de Pierre Daumis), Lansade (Chronique financière), Paul Mariéton (Simplicité), Marie de Sormiou (Aux insectes très subtils), Paul-Hubert (Bords du Lez), Péladan (La Santé dans l’art), Henry Rigal (L’Hiver), Dr Jean Sansterre (Impressions de bled), Ida Sée (Lettre de Marraine), André Sourire (Chez le coiffeur), André Tudesq (Lettre de Paris)

n° 5, 3 février 1907

Pierre de Capite (Chronique cynégétique), Francis Carco (Poème à un ami), Raoul Davray (Chronique), J. Eggimann (Chez Vayson), Albert Eloy-Vincent (La Légende natale), Mercédès Gaillaud (La Séduction), Etienne Gervais (Ernest Reyer), Pierre Grasset (Lettre de Paris), Gabriel Montoya (Le Sport), Alexis Mouzin (Les Fresques du Palais des Papes), Henry Rigal (Le Masque, nouvelle), Valentine de Saint-Point (Deux moines de la Renaissance), Ida Sée (Lettre de Marraine), André Sourire (Chez le coiffeur), André Tudesq (Pour bercer nos mélancolies)

Pas de trace d’un n° 6.

 

 

LA FANTAISIE MONTPELLIERAINE , petite revue littéraire, Montpellier, 1897

 

1897 La Fantaisie montpelliéraine

Feuille illustrée, artistique, littéraire, politique et narquoise.

Rédaction et administration : A. Eloy-Vincent

Imprimeur : Gustave Firmin et Montane.

Gérant : Poussigue-Meyrel

Format : 3324 cm

Frontispice d’Eloy-Vincent.

N° 1 , 27 février 1897 - N° 8, 17 avril 1897

 

Cote Médiathèque Emile Zola, Montpellier : 21649

 

Issue des Caveaux, ses prétentions littéraires sont modestes. Elles existent pourtant.

Le premier éditorial affirme son goût pour la caricature, l’humour et la bouffonnerie.

Trop de pseudonymes rendent cette feuille obscure. Whass-Whaser est bien sûr Albert Eloy-Vincent, mais qui sont Tiburce, Sémalou, Pépitos, Riquet, Patch, L’abbé Mol, et ce Frise-Poulet qui signe le feuilleton montpelliérain : Hultime Bringueboche?

Relevons, en dehors des participations régulières d’Eloy-Vincent, auteur et illustrateur, et de Poussigues-Meyrel, qui signe une chanson d’actualité chaque semaine :

N° 5 et N° 6 - J.R. Phalippon