Aréthuse
Recueil d’art et de littérature.
Directeur : A. Verdier.
Secrétaire de la rédaction : Jean Sauclières.
“Parain” : Henri de Régnier.
Cul-de-lampe : Paul Coulet
La revue coûte 0,75 F le numéro, 5 F l’abonnement pour un an.
Adresse : 17 rue Bouisson-Bertrand, Montpellier.
Sommaire de l'unique numéro de FÉVRIER 1914 :
Conseil de départ par Léo Larguier.
Deux sonnets sur Villiers de l’Isle d’Adam et Dostoïewsky par Emile Cottinet.
Les mouches par Louis Payen.
Sur la mort d’une libellule par A. Verdier.
Eté et Les feux de la Saint-Jean par Jean Sauclières.
Claude Debussy et la musique contemporaine par Edouard Perrin.
Sonnets par René Rivière.
Critique des livres reçus : Jean Sauclières.
Cette petite revue ne manque pas d'air. La plupart de ses fondateurs ont déjà participé aux grandes expériences montpelliéraines : Le Caveau du Dix (1895) , La Coupe (1895), et Pan (1908).
Le sommaire est prestigieux, les collaborations de qualité.
La revue est manifestement dans la lignée de l'excellente revue PAN fondée à Montpellier en 1908 par Francis Carco, et de sa cousine, LES FACETTES, la très belle revue dirigée à Toulon depuis 1910 par Léon Vérane. Les Facettes ont d'ailleurs publié Louis Payen, Arthur Verdier et Jean Sauclières, à côté de Carco, Derême ou Nicolas Beauduin.
Le titre lui-même fait davantage référence au recueil de Henri de Régnier : Aréthuse qu'à la nymphe devenue source, même si Léo Larguier parle de Syracuse dans son poème-conseil.
La prose de la revue est claire et précise, les vers mètrés et souvent rimés.
PERSONNEL :
Le Directeur-Rédacteur en chef en est Arthur VERDIER. Il a déjà collaboré aux MARCHES de PROVENCE.
En 1928, il publiera dans La Vie Montpelliéraine Dans la lumière des paysages de France consacré surtout à Montpellier. Il est peut-être en train d'écrire son roman régional : Cerise qui circulera d'abord en manuscrit et ne sera édité (avec succès) qu’en 1938. Il sera aussi un des pionniers de la TSF.Paul Coulet est surtout un musicien. Il a participé
au Caveau du Dix. Il sera chef de choeur à Montpellier à la Schola Cantorum
après la guerre.Mais son coup de crayon n'est pas à négliger!
Edouard PERRIN est lui aussi musicologue. Il assure les chroniques musicales de diverses revues à Montpellier (La Coupe, Le Midi Mondain, et ici Aréthuse) jusqu'en mars 1914, date à laquelle il s'installe à Nice pour raisons professionnelles.
René RIVIÈRE a collaboré à PAN, à La Vie montpelliéraine avant Aréthuse.
Jean SAUCLIÈRES : Peut-être nîmois puisqu'il publie en 1925 Poèmes et Sardanes aux prestigieuses éditions de Jo Fabre. Il a lui aussi collaboré à PAN
Emile COTTINET a publié en 1900 Les Etapes et les haltes, en 1910 Le Livre lyrique et sentimental . Suivront Les Cimes voilées en 1923 ainsi que Ballades contre et Sonnets pour à Paris, éditions le Divan en 1926. Lui aussi a collaboré à Montpellier à L'Etudiant, au DARD, à PAN avant Aréthuse
Nicolas ROUBIN professeur au lycée de Montpellier a participé au Caveau du Dix, puis à la fondation de LA COUPE avec Louis Payen.
René RIVIÈRE, difficile à situer, est un des collaborateurs de La Vie Montpelliéraire, et a été publié, lui aussi, dans PAN.
En 1914, les alésiens Léo Larguier et Louis Payen (pseud d'Albert Liénard) ont déjà une reconnaissance nationale.
Tel quel, le premier numéro de cette revue provinciale ne passe pas inaperçu.
La Vie Montpelliéraine exagère bien sûr le vide entre La Coupe et Aréthuse. Ignore-t-elle qu'il s'est passé bien des choses lettrées à Montpellier entre 1895 et 1914 lorsqu'elle écrit : “Depuis La Coupe, fondée par Louis Payen, Montpellier n’avait pas eu de revue exclusivement littéraire... Aréthuse a été fondée pour faire connaître des œuvres d’artistes méridionaux et locaux, et ils sont nombreux. “
Raoul DAVRAY, dans Le Midi Mondain du 1 avril a été plus attentif à la création littéraire, et situe parfaitement la position d'ARÉTHUSE : “Pour succéder à La Coupe, l’Aube méridionale et Pan... sans vain excès de modernisme”
Mais un article a dû faire particulièrement plaisir aux créateurs, celui de Charles-Henry Hirsch dans Le Mercure de France, 1er juin 1914, p. 617-618) :
Aréthuse (février) paraît pour la première fois, « sous le haut patronage d'Henri de Régnier », à Montpellier (17, avenue Bouisson-Bertrand), dans le dessein d'être un « recueil mensuel d'art et de littérature », sous la direction de M. A. Verdier. Cette publication « indépendante, n'est le champion d'aucune école » elle est « ouverte à toutes les formes paraissant sincères », lisons-nous au verso de la couverture.
MM. Léo Larguier, Emile Cottinet, Louis Payen, par d'heureux poèmes, s'associent, en aînés amicaux, à MM. A. Verdier, qu'inspire « La mort d'une libellule », A.Sauclières qui chante « l'Eté » et « la Saint-Jean », et René Rivière, dont nous lisons deux sonnets. Un article de M. Ed. Perrin sur « Claude Debussy et la musique, contemporaine » complète le n° 1 d'Aréthuse.
Bel accueil de la critique !
Mais nous sommes en avril 1914...
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