La famille de BOCAUD a
une importance particulière pour les villes de Montpellier et de Jacou,
Clapiers et Teyran.
Un lot d’archives
familiales heureusement retrouvé nous permet de suivre l’ascension de cette
famille, jusqu’à sa disparition à l’aube du 1er Empire.
Nous suivrons ses
alliances très prestigieuses durant tout le XVIIIe siècle, ce qui nous permettra
de rencontrer d’autres très grandes familles : les dames de GÉVAUDAN, les
SARRET, les PIERRE d’ARÈNES, les BASCHY DU CAYLA, les SAINT-FÉLIX, les FORTIA
DURBAN, les GUIGNARD DE SAINT-PRIEST, les MASCLARY, et quelques autres.
Cette famille est catholique, pieuse, d'abord engagée dans la contre-réforme, elle se tient à l'écart des polémiques jansénistes (alors que Charles Joachim Colbert fait de Montpellier la capitale du mouvement, et qu'un de Bocaud occupe le siège d'Alet, où Nicolas Pavillon a été un des pionniers du jansénisme). Un glissement vers une religion plus séculière est sensible au fil du siècle.
J’ai résumé la plupart
des documents, et transcrit intégralement quelques autres, surtout autour de la
formidable figure d’HERCULE de BOCAUD.
Ceci n’est pas une
transcription littéraire ni même littérale. J’ai, selon que ça faisait image ou
non, conservé l’orthographe ou non. Pour les transcription intégrales, je n’ai
modifié (sauf erreur) que la ponctuation et les accents.
Tout ceci n'est bien sûr qu'une contribution au travail entrepris en son temps par ANTOINE BLANCHEMAIN dans son livre : Jacou, petit village et grands seigneurs (Presses du Languedoc, 2005) poursuivi par l'association JACOU, HISTOIRE et PATRIMOINE présidée par Olivier de Labrusse.
En bleu, mes textes de
liaison, en noir, les documents.
DOCUMENT 1
Au premier abord, ce
document est hors sujet. Il se passe dans la maison d’Hercule de Bocaud, mais
ne semble pas concerner la famille. Sauf que Suzanne de Baschy, la mariée, sera
très vite veuve et épousera Jean de Bocaud, le fils d’Hercule.
1700 16 mars
MARIAGE MARC ANTOINE DE PIERRE SEIGNEUR D’ARÈNES avec SUZANNE
DE BASCHY
Fait en la maison de Mre HERCULE DE
BOCAUD chevalier seigneur de Teyran, Clapiers et autres lieux pdt Chambre des
Comptes, Aydes et Finances (CCAF)
Témoins Isaac Tinière greffier en chef
de la juridiction de la bourse commune des marchands et Jacques Huc ( ?)
Notaire : Bellonnes
MARC
ANTOINE DE PIERRE SEIGNEUR D’ARÈNES lieutenant colonel dans le rgt des dragons du
roy
fils de
feu ABEL DE PIERRES SEIGNEUR D’ARÈNES
et de ELISABETH DE SANDRE DE SAINT JUST
Consentement de sa mère et de FRANÇOISE
DE PIERRE VEUVE DE Msre ROSTEIN DAUNANT DE LA VILLE DE NISMES SA TANTE qui a
donné procuration à Mre JEAN PIERRE DE PIERRE sg DESPORTS son neveu
et
SUZANNE
DE BASCHY
fille de Mre HENRY DE BASCHY marquis du
CAYLA
et de Dame ELISABETH DE RICARD SAUSSAN
DOT MARIÉE
10 000 £ PAR SON PÈRE
Dame de Ricard : 20 000£
APPORT MARIÉ
Elisabeth de Sandre de St Just nomme led sr d’ARÈNES son fils AU FIDEICOMIS DE L’HÉRITAGE DU FEU SR
D’ARÈNES SON EXPOUX (suivant pouvoir reçu dans son testament)
+ Donne de son chef au Sr d’Arènes TOUS
ET CHACUNS DE SES BIENS PRÉSENTS ET À VENIR
se réservant la somme de 8 000£
et pension de 1200 £
Jean Pierre de PIERRE seigneur DES PORTS
procureur de Dame Françoise de Pierre vve du sieur DAUNANT donne au sieur d’Arènes en premier lieu L’ENTIER DOMAINE QU’ELLE A
SITUÉ DANS LES TERROIRS ET TAILLABLES DES LIEUX DU CAYLA
ET DE VAUVERT consistant en
maisons, terres, vignes, preds, jardins et autres héritages et voulant par
exprès que les droits qu’elle a sur les deux preds appelés de Trente Casterades
et des Canelles par moyen de
l’hypothèque de la somme de 11000 £ à elle düe par les consuls de la communauté
du Cayla … soit compris dans la présente donation
Plus donne le Sieur Desports … donne la
maison que la dame Françoise de Pierre vve du sieur DONANT a dans l’enceinte de
la ville de Nismes aux deux rues appelées de la ROUSSARIE (COUSSARIE ?) et
de CAQUESOL dans laquelle elle habite avec
tout ce qu’il y a DE CLOUÉ ET DE FIXE et
toutes dépendances
plus
tous les meubles denrées bestiaux gros et menu et autres cabaux qu’elle
aura au temps de son décès dans le domaine situé aux terroirs de Cayla et Vauvert
Comme aussi la somme de 14 200 £ qui
lui est due par le pays de MINARÈS [vers Bourg Saint Andréol] et la somme de 2 200 £ qui lui est aussi due
par le diocèse de Nimes
La dame exclut de cet héritage ses
autres biens et par exprès les meubles vaisselle d’argent or et argent monoye,
promesses, obligations lettres de change et autres choses qu’elle aura lors de
son décès plus les sommes qui lui sont
dues par la communauté de Vauvert et par celle du Cayla
plus se réserve l’usufruit des sommes
données
Se réserve le retour de ces biens en
cas de prédécès du donataire et de ses enfants
LE SIEUR D’ARÈNES FUTUR ÉPOUX donne en
cas de prédécès à sa future épouse toutes les robes, bagues et joyaux qu’il lui
aura fait et donnés et outre la somme e
6 000 £ d’augment de dot, ensemble son logement dans un quartier de sa maison
meublé suivant sa condition tant qu’elle portera son nom
[Suzanne de Baschy,
veuve, épousera Jean de Bocaud en 1714]
Surprise ! Entrée de
Gabrielle de GÉVAUDAN, veuve Mariotte. Ce n’est pas n’importe qui ! Avec
sa sœur Jeanne, elles sont les reines de Montpellier dans la 2e
moitié du XVIIe. Jeanne a une liaison affichée avec le Cardinal de Bonzi
qu’elle se marie pour convenance avec le comte de Ganges. Elles tiennent les
deux plus « précieux » salons de Montpellier, imposent leur modes et
leurs manières. Deux livres – satiriques- sont écrits sur ces « belles
dames de Montpellier », et se diffusent sous le manteau. Lorsqu’Hercule de
Bocaud épouse la fille de Gabrielle, il annexe à sa famille une légende
montpelliéraine.
Gabrielle lègue à sa sœur
quelques perles du design de l’époque.
On apprend dans ce
document que les cadets de la famille de Bocaud prennent, comme les familles de
nobles seigneurs, des noms de terres (de terroirs) : Bocaud de Montuiller,
Bocaud de Saint-André.
1704
6 octobre
TESTAMENT
GABRIELLE DE GÉVAUDAN VEUVE DE Mse
HENRY DE MARIOTTES Cons. du roy, Pdt CCAF
(décédée 19 mai 1708),
marié Henri Mariottes (1601-1673) en 1658)
Sépulture : Eglise des RP
cordeliers de cette ville au tombeau du feu sg pdt de Mariotte son mari … ne
voulant (à ses obsèques) que les curés et les religieux cordeliers.
LEGS
Cordeliers : 100£
Dames de la Misércorde : 500 £
Confirme pension de 36 £ à Hôpital
Général (du 25 mars 1688)
CASTANIÈRE sa servante 36 livres de
pension viagère
Sieur BESAUCELLE 500£ dont il jouira
des intérêts transmissible à sa fille
Marguerite Besaucelle
Sa femme de chambre (au moment du
décès) 100 £
Aux 4 filles du sieur LAPIMPIE [famille
Soligniac ?] 100 £ de pension réversible (en tontine)
Plus sachant que Jeanne de Mariotte sa
fille religieuse de Ste Ursule de Nîmes appelée sœur du St Esprit est depuis qques temps sujette à des malaises
fort fréquents qui l’obligent de tenir un régime de vie particulier … de
beaucoup de remèdes et d’avoir auprès de soi une fille pour la servir… il n’est
pas raisonnable d’exposer le couvent à une dépense extraordinaire … avec
consentement du sg évêque de Nimes =>
300 £ de rente viagère en plus de celle
de 60 £ consentie lors de sa profession
Plus à MME LA COMTESSE DE GANGES SA
CHÈRE SŒUR [1643-20 janv 1719] : le meuble de Damas bleu couleur d’or, la tapisserie de cuir
doré de la salle plus les chaises qui lui seront nécessaires, deux douzaines
d’assiettes d’argent, trois plats d’argent, deux corbeilles d’argent à son
choix, toute la batterie de cuisine, et toutes les provisions qui se trouveront
dans la maison à elle appartenant [Angle Aiguillerie et Gde Loge]
Confirme à Gabrielle de Bocaud sa
petite fille épouse de noble François de BON la constitution dotale de 30 000 £
et si elle meurt sans enfant ces 30 000 iront au fils ayné de M. le Pdt de
Bocaud ou à celui qui sera son héritier.
A M. de BOCAUD
DE MONTUILLER son petit fils 300 £ de rente substituée pour 250 £ au sieur de BOCAUD SAINT-ANDRÉ aussi son petit fils le dernier
des chevaliers de la maison de Bocaud sa vie durant et pour 50 £ à Marie de
Bocaud sa petite fille et la plus jeune
Tous ses autres biens : héritière
universelle dame ANNE DE MARIOTTE sa fille unique femme de Messire HERCULLES DE
BOCAUD, sg de C, T, J, et autres, pdt CCAF pour en disposer à ses plaisirs et
volontés
TÉMOINS
Jean Ruf Gontier (ou Rufgontier) Marchand libraire ; Jean Massol et
Estienne Louvel
DOCUMENT 3
Voilà Suzanne de
BASCHY jeune veuve. Et son défunt mari désigne son ami Hercule de Bocaud comme
arbitre des conflits de succession. Dans 6 ans, elle épousera le fils de
celui-ci.
1708
20 juin
TESTAMENT
MARC ANTOINE DE PIERRE SEIGNEUR
D’ARÈNES chevalier de St Louis
malade
Notaire : Antoine Bellonnet
Sépulture : paroisse St Denis sans
cérémonie
Legs
Pauvres de la Miséricorde de LUNEL et
Montpellier 100 £ chaque
Elisabeth femme de chambre de Mme
d’Arènes son épouse 300£
son valet de chambre 100 £
la garde de sa fille 100 £
chaque autre domestique de l’un et
l’autre sexe : 50 £
A Thiphène femme de François Nogarède
100£
Prie son épouse d’assister autant
qu’elle le trouvera à propos la famille de M. Froment proc. de Roy de Lunel
A Elisabeth de Pierre sa fille
unique son droit de légitime quand elle
se mariera ou aura 25 ans
A
Mme de Pierre épouse de noble Pons Simon de Pierre son cousin une bague
du prix de 100 pistoles
Tous et chacuns de ses autres
biens meubles, immeubles, noms, droits
et actions … à dame Suzanne de Baschy du Cailard son épouse à la charge
de rendre tous ses biens lors de
son décès ou plus tôt si bon lui semble
à la Dlle de Pierre leur fille unique, héritière substituée
Et si fille et épouse restent sans
enfans ou en viduité, l’héritage ira
à François de Pierre D’Arènes
sieur de LANTISSARGUES son frère ainé QUI EST DANS LE PAYS ( ?
ETRANGER) à la charge pour led sgr son
frère de revenir en France pour jouir de sa succession
sinon, autre substitution à dame
Elisabeth de Pierre sa sœur épouse de
Mre Jean-Pierre de Pierre sgr DESPORTS
ou aux enfants de la dame Elisabeth de Pierre sa sœur males ou
filles choisis par elle ou par le sgr
Desports
Et s’il y a conflit entre son épouse,
sa fille, sa famille, il entend que les parties s’en remettent à la décision de
M. le Pdt de BOCAUD et à M. Eustache avocat
Et s’il y a procès, l’héritage est
annulé au profit de Pons Simon de Pierre
ou de ses enfants
Témoins :
Jean Charles d’Arènes, sieur Hugues
Duday de la ville de Nîmes, Jean Cerny dr en médecine Mtp ,
In fine révoque substitution aux
enfants de Pierre de Lantissargues
Hercule a déjà cédé son
office de Pdt de la CCAF à son fils.
Outre les domaines et
maisons connus, on apprend que les Bocaud ont des prés à Lattes.
1714 6 may
MARIAGE promesse
JEAN DE BOCAUD
chevalier cons du roy pdt CCAF
fils de HERCULLE DE BOCAUD sg de T, J et C et autres, pdt CCAF
et de ANNE DE MARIOTTE
AVEC
SUZANNE DE BASCHY
fille de Henry de Baschy marquis du
Cayla et de dame Elisabeth de Ricard
Saussan
DOT MARIÉE
60 000£
(22 000 de ses parents donnés lors de son 1er mariage avec
feu Marc Antoine de Pierre sgr d’ARÈNES
+ 18 000 dues par Mlle Elisabeth d’Arènes sa fille, 6 000 d’augment de
dot donné par feu sgr d’Arènes, 20 000 d’argent comptant qu’elle a baillé au
sgr de Bocaud, futur époux en louis d’or, escus blancs et monnoye )
APPORT MARIÉ
Don père et mère époux :
L’estat et office de Conseiller du roy,
pdt CCAF duquel le dit sgr fils est déjà pourvu
plus la propriété de deux maisons qu’il possède dans la présente ville de Mtp,
isle de Bocaud proche l’Esplanade avec ses meubles, vaisselle d’argent et
autres effets mobiliaires qui ont déjà été délivrés aud sg de Bocaud
fils
ensemble les preds que le sgr de Bocaud
père a au terroir de LATTES
se réservant le dit père et la dame de
Mariotte la jouissance du quartier de maison qu’ils occupent présentement et de celle qui est occupée par Mrs de Bocaud frères dud sgr
de Bocaud père, pour les sieurs de Bocaud frères pour y rester pendant
leur vie
comme aussi se réserve la jouissance de
la moitié des preds pendant sa vie et de la dame Mariotte
DON DE LA MÈRE : 100 000£ après
son décès et cependant pension de 1000 £
Fait et passé dans la maison du sgr de
Caila
DOCUMENT 5
Mariage très prestigieux
pour une fille cadette d’Hercule : Fortia Durban, Caderousse, Vissec de
Latude de Ganges.
1716
17 mai (Montpellier)
CONTRAT MARIAGE
Le mariage a eu lieu le 1 juillet
ORIGINAL SIGNÉ
FRANÇOIS DE FORTIA MARQUIS DE DURBAN
fils de Paul … seigneur de Caderousse et autres places
et de Marie SPERITTE
(ESPOITTE ?) DE VISSEC DE
LATUDE DE GANGES
et
MARIE ANNE DE BOUCAUD
fille Hercule de Boucaud, sgr de
Tairan, Jacou Clapiers et autres chevalier conseiller du roy président honoraire de la CCAF de Mtp
et de Anne de MARIOTTE
(Voir l’acte du 15 septembre 1716)
DOCUMENT 6
![]() |
Testament ANNE DE MARIOTTE épouse d'HERCULE DE BOCAUD |
![]() |
Testament ANNE DE MARIOTTE épouse d'HERCULE DE BOCAUD |
Très beau document
original avec les sceaux en cire rouge de la famille de Bocaud.
![]() |
Testament ANNE DE MARIOTTE épouse d'HERCULE DE BOCAUD |
Apparition dans cette
série de documents de la chapelle Bocaud des Dominicains (actuelle église Saint
Mathieu).
Anne de Mariotte, aussi
pieuse que son mari, multiplie les legs aux institutions religieuses et
charitables, et à ses domestiques.
Elle manifeste aussi,
comme son mari le fera plus tard, son attachement à tous ses enfants. Mais
alors qu’Hercule les appellera : l’évêque, l’abbé, le commandeur, elle les
nomme par leur prénom.
1716 19 juin TESTAMENT
ANNE DE MARIOTTE (épouse d’Hercules de
Bocaud)
Original autographe, SCEAUX EN CIRE
ROUGE
SÉPULTURE : dans le tombeau de M
le Pdt de Bocaud mon mary dans la chapelle des dominiquains
LEGS
Dominicains : 100 £
capucins récolets cordeliers augustins
carmes déchaussés grand carmes pères de la Mercy et de st Paul : chacun 25
£
Hôpital général : 500£
Soulagement de qques familles :
500 £
A la Miséricorde : 500 £
Pauvres de Teyran Jacou Clapiers ou
pour marier filles 500 £
Dubois valet de chambre de mon
mary 300£
Isabeau
Capide ( ?) ma femme de chambre
1000 £
Mademoiselle [Catin au Carelle ??] ma suivante sa nourriture et 100 livres de pantion sa vie
durant
Confirme à JEAN DE BOCAUD pdt CCAF la donation de 100 000 £ (pour son
mariage)
Donne à François de Bocaud 25 000 £
et à Henry et Thomas la somme de 105
000 £ ( ?) sans préjudice de 300 £
de pention que je donnai à Henry quand il fut reçu chevalier de Malte et de 300 £ de pention que feue ma mère a donné à Thomas par son
testament et à PHILIPPE mon 4e
fils la somme de 12 000 £
plus confirme à Marianne de Bocaud ma fille les avantages qui lui sont faits par
son contrat de mariage avec M le Marquis de DURBAN
Donne à Marie de BOCAUD mon autre fille
religieuse au couvent de Sommières une
pention de 25 Ecus
Donne à François, Henry et
Thomas deux (six ) pièces … tapisserie
de Flandres à petits personnages pour meubler chacun une chambre … un lit à chacun
savoir à François un grand lit de drap gris avec les chaises bois de lit
à Henry un lit de tapisserie
et fourreau de Flandres chaises et bois le tout garny
à Thomas un lit de moire … bleu avec le foureau de londrin et fil … chaises les bois et les garnitures
plus à chacun je donne [six
douzenes de terraille ?] six napes
trois paires de draps de toile de limacon ( ?) deux cuillers et deux fourchettes et deux
couteaux d’argent
Tous autres biens.. à M. le Pdt de
Bocaud mon mary pour remettre mon dit héritage à tel que bon lui semble
DOCUMENT 7
Le mariage, programmé en
mai, a été célébré, mais le contrat a été retardé par la mort d’Anne de Bocaud,
la mère de la mariée.
Ce mariage resserre les
liens avec la famille de Ganges (la sœur de Gabrielle de Gévaudan)
1716
15 septembre (Avignon)
CONTRAT MARIAGE
Le mariage a eu lieu le 1 juillet
(malgré la mort de la mère de la mariée)
FRANÇOIS DE FORTIA MARQUIS DE DURBAN
fils de Paul … seigneur de Caderousse et autres places
et de (feue) Marie SPERITTE DE VISSEC
DE LATUDE DE GANGES
et
MARIE ANNE DE BOUCAUD
fille Hercule de Boucaud, sgr de
Tairan, Jacou, Clapiers et autres, chevalier conseiller du roy président honoraire de la CCAF de Mtp
et de Anne de MARIOTTE
Les (déjà) mariés et leurs pères
présents
DOT ÉPOUSE
60 000 £
soit pour le père : 25 000 £ (y
compris 7 000 donnés par parrains et marraines)
et pour Dame Mariotte 35 000 £ : 15 000 de sa propre dot , 10
000 de biens paraferneaux et extra
dotaux et 10 000 après son décès
c.a.d. 10 000£ en argent comptant payés le 27 mai le reste en rente
APPORT MARI
Le père donne la moitié de tout et chacuns de ses biens
meubles, immeubles présents et à venir
+ les biens et droits dottaux de la
deffunte dame de Ganges son épouse, se réservant les fruits et usages
+ fournit aux mariés et leurs domestiques, et leurs chevaux, aliments et nourriture, et habitation en sa
maison d’Avignon et de Caderousse + vaisselle d’argent
+ pension de 2 500 £ s’ils restent en cohabitation
ou 7
000 £ « en cas de séparation que
Dieu ne veuille ».
Donation du mari en augment de
dot : 8 000 £ en plus de 4 000 £ de
bagues et joyaux + 4 000 £ de pension annuelle
DOCUMENTS 8, 9 et 10
La version autographe,
signée par les deux fils ecclésiastiques, difficilement lisible, figure dans
cette liasse. Et aussi une minute plus lisible. Avec cet acte d’ouverture qui
retranscrit le texte, il y a donc 3 exemplaires de ce testament, avec de
légères variantes de forme.
Ma lecture s’appuie sur
ces trois minutes.
Les fils ecclésiastiques
reçoivent, somme toute, de très fortes sommes d’argent.
Ce document nous permet de restituer les dates d'Hercule de Bocaud : 1638 (Montpellier) -1734 (Alet, Aude)
1734, 22 décembre (12 juin 1731)
TESTAMENT de HERCULE DE BOCAUD : OUVERTURE
Ce jourd’huy
vingt deuxième décembre mil sept cent trente quatre avant midy par devant le
notaire gardenotte du roy à Montpellier soussigné fut présent Messire Jean de
Bocaud seigneur de Teyran, Jacou,
Clapiers et autres places, Conseiller du Roy en ses conseils, président en la
Cour des Comptes Aydes et Finances de Montpellier, fils de feu Messire Hercule
de Bocaud seigneur de Teyran, Jacou, Clapiers et autres places, conseiller
d’Etat, président en la Cour des Comptes Aydes et Finances, lequel a exposé au
notaire soussigné que led seigneur son père fit son testament olographe le
douzième juin mil sept cent trente un, par lequel il l’institue son héritier et
pour que tant luy que les dénommés aud testament puissent s’en servir, il le
remet à nous notaire pour l’inscrire dans le présent registre et le garder
ensuite en liasse pour en être délivré des extraits aux parties requérantes.
Etant led
testament de teneur :
Dans
l’incertitude où je suis du jour auquel il plaira à la divine providence de me
retirer de ce monde, me trouvant en état d’agir, j’ay voulu disposer de mes
biens, et régler ma famille avec leur approbation pour que quand je ne seray
plus, ils puissent vivre en repos, et sans avoir sujet de discution, et que je
puisse employer le peu qui me reste à vivre aussy bien que les derniers
moments, à ne penser à autre chose qu’à me préparer à bien mourir, et à
demander un pardon au Seigneur de mes fautes par le mérite du sang précieux,
qu’il a pleu à notre Seigneur Jésus-Christ de verser pour moy, priant très
humblement la bienheureuse Vierge Marie, ma patronne, et tous les saints et
saintes du Paradis d’intercéder pour moy,
et venant à ce
que je désire qui soit fait après mon décès, je veux être enterré dans ma
chapelle, dans l’église des Dominicains de cette ville, où est le tombeau de
mes prédécesseurs, sy je meurs en cette ville, ou à quatre lieues à la ronde,
que sy je meurs ….. plus éloigné, je
veux être enterré au cimetière de la paroisse[1]
et où que la
mort me surprenne je défends à mon héritier ou à ceux qui se trouveront auprès
de moy, de ne faire autres honneurs funèbres, que du curé, avec tel nombre de
prêtres qu’il luy plaira, et si je meurs en cette ville les pères de St Mathieu
où je dois être enterré. C’est à dire ny
ornement sur ma caisse, ny armoiries ny draps, ny tentures de tapisseries ny
lustre ny compagnie, et seulement accompagné de mes parents et amis, qui
voudront bien m’accompagner et prier Dieu pour moy, le jour ou le lendemain
de mon enterrement, donnant auxdits pères de St Mathieu la somme de cent
cinquante livres, pour faire dire un annuel de messes l’année de mon décès, et
faire prier pendant ce temps là leur communauté pour le salut de mon âme
je pense que
le Seigneur me donnera le temps de faire d’autres charités pendant ma vie,
cependant je veux qu‘en lieu et place de la dépanse que pourra faire mon
héritier suivant l’uzage ordinaire, il fasse compter au curé du lieu où je
seray inhumé la somme de trois cent livres pour être employée à distribuer aux
pauvres de sa parroisse surtout aux
pauvres honteux, s’il y en a, ce qui ne manque pas en cette ville.
Et venant au partage
de mes biens entre mes enfants,
je confirme à
ceux de feue Madame Durban ma très chère fille, la constitution
que je luy ay fait dans son mariage, que j’ay payée à son mary aussy bien de
celle de ma très chère femme, et voulant encore accorder une petite
gratiffication aux deux enfants qu’elle a laissés, je donne et lègue à mon
petit fils une pention annuelle de deux cent livres qui luy sera payée par
avance, le premier janvier prochain pour ayder à continuer son éducation,
laquelle pention cessera lorsqu’il se trouvera occasion de l’employer à son
établissement par achapt de charge, ou à l’âge de vingt cinq ans, et elle sera
éteinte au moyen de la somme de cinq mille livres, à prendre sur les rentes que
j’ay sur la province de Languedoc à trois pour cent, ou en comptant la somme de
quatre mille livres au choix de mon héritier
et à l’égard
de sa sœur qui est auprès de madame la comtesse Durban sa tante, je veux que
mon héritier luy donne un diamant de deux mille livres, lors qu’elle se
mariera,
Plus je prie mon fils François évêque d’Alet d’être
contant que mon héritier luy paye les vingt cinq mille livres qui luy sont dues
du chef de sa mère en contracts à trois pour cent sur la province de Languedoc,
attendu que tout son bien qui étoit en argent a esté réduit à trois pour cent,
ou passé aux rentes provinciales à un pour cent
Je le prie
aussy de consentir que pour et à la place de quinze mille livres que je luy
avois destiné, je luy donne la petite
maison où logeoit ses oncles, avec le jardin et bâtiment que j’ay fait qui
vaut au delà de cette somme, espérant même qu’il voudra bien y donner le
logement à ses deux frères, le Commandeur et l’abbé, et au cas où il viendrait
à décéder sans en avoir disposé au profit de ses frères, ou devant, je désire
qu’après le décès de ses deux frères, mon héritier ou ses enfants puissent retenir la maison en payant à ceux qui
auront ses droits, lad somme de quinze mille livres et les réparations qu’ils
pourraient y avoir fait utiles et nécessaires qui pourtant ne pourront excéder
la somme de mille écus de trois livres. Je n’ignore pas que j’avais donné la
petite maison à mon héritier lors de son mariage, mais c’est une condition que
j’ai cru devoir mettre en le faisant héritier, pour leur avantage commun et de
ma famille
Plus je donne
à Thomas de Bocaud mon autre fils
chanoine de l’église cathédrale Saint-Pierre de cette ville la somme de
quarante mille livres, y compris les vingt cinq mille livres de sa mère en
contracts de trois pour cent, plus la somme de dix mille livres en argent que
je lui ay compté, qui avec la pention de trois cent livres de son ayeule
produira deux mille livres de rente. Au cas que pour quelque considération que
je [ne] puisse prévoir il ne peut pas loger chez son frère l’évêque, je prie
mon héritier de luy donner un logement dans la grande maison au premier étage,
le faisant avec ce mon héritier particulier
Plus je donne
à Marie de Bocaud, religieuse au couvent
de Ste Ursule de Sommières une pention viagère de la somme de soixante
quinze livres faisant avec celle qu’elle a déjà celle de cent cinquante livres,
et d’autant qu’elle est fort incommodée, et qu’elle a besoin d’employer souvent
une fille pour la soulager, je veux que cette pention soit augmentée de
quarante écus lors de mon décès ou lorsque quelqu’une de celles que fait mon
héritier viendra à cesser, sans que pour quelqu’occasion que ce soit, ses
supérieurs ou supérieures puissent y toucher directement ny indirectement, et
sans qu’elle passe par leurs mains, auquel cas je révoque et celle que je luy
fais et l’augmentation et prie en ce cas mon héritier d’y pourvoir luy
même pour qu’elle ne soit en souffrance
Je pourrais me passer de faire icy mention d’Henry de Bocaud
mon fils chevalier de l’Ordre de St Jean de Jérusalem commandeur de la Capelle[2],
attendu qu’il est religieux profès, et qu’avant de l’envoyer à Malte pour faire
ses vœux et mériter par ses services d’être gratifié d’une commanderie comme il
est arrivé, et qu’avant partir, je l’ai émancipé, et [mis] en état de disposer
des droits de sa mère pour ses usages ce qui a été exécuté en tenant
galère pour quoy je luy ay fourny ou pour payer l’annate de la commanderie
qui lui a été donnée au delà de la somme qui lui a esté donnée au delà de la somme de cinquante mille
livres, sans y comprendre les frais de la réception dans l’ordre, qui va bien à
deux mille écus, ce qui excède de beaucoup ce qu’il pourrait prétendre sur
l’héritage de sa mère, même sur les biens s’il y avoit droit, et quoy qu’il ne
fut permis d’en retirer une partie sur le revenu de sa commanderie, qui lui est
très considérable, cependant je luy en fait un entier don sans que mon héritier
en puisse jamais luy en faire demande, quoy qu’il trouve dans mes papiers et
lettres de change de l’argeant que je luy ay envoyé, et ses quittances du prix
de l’annate que j’ay payé à condition de renoncer au legs de la pention de
trois cent livres qui luy a esté faite par son
oncle de Teyran, et de quelques meubles dont je luy ay remis la plus grande
partie, et pour lui témoigner encore plus mon affection, attendu qu’il ne jouit
pas et ne jouiera pas encore de quelques mois de sa commanderie, je luy donne
et luy donne comptant la somme de quinze cent livres et promets payés pendant
ma vie ou après ma mort par mon héritier, cent écus pendant cinq années partant
le mois de may, à commencer par le prochain,
Et en touts
mes autres biens présents et à venir en quoy qu’ils consistent et puissent
consister, meubles et immeubles, même en ma portion virile, de l’augment de dot
qui m’apartient aussy bien que des pentions que comptent à partie de mes enfans
qui me survivront, que je prétends comprendre dans le legs que je leur ay fait
cy dessus,
je fais et
nomme de ma propre bouche pour mon
héritier messire Jean de Bocaud mon fils ayné, seigneur de Teyran, Jacou et
Clapiers, cons du roy en ses conseils, président en la Cour des Comptes
Aydes et Finances de Montp. pour disposer de mon héritage à son plaisir et
volonté, tant en la vie qu’en la mort.
C’est mon
dernier testament et ma dernière volonté que je désire être exécuté suivant la
forme et teneur et que je déclare avoir fait selon le statut municipal de cette ville de Montpellier, à
moy justement cognu, cassant et révoquant touts autres testaments et toutes
autres dispositions de dernière volonté et nottament celuy qui a esté reçu par
Me Bisset notaire de cette ville, il y a quelques années, ne me souvenant pas
précizement du temps ny s’il y avoit des clauses dérogatoires que je révoque pareillement en cas ou besoin
seroit, aussy bien que les legs pies s’il y en a
Fait à
Montpellier le douzième juin mil sept cent trente un
Bocaud signé
Et pour
qu’après mon décès, il n’y ayt aucune discution entre mes enfans, je leur ai
proposé de signer et acquiesser à mad. disposition, et comme je me trouve déjà dans un âge fort avancé[3]
et eux aussy dans un âge à sçavoir ce qu’ils font, que d’ailleurs il est
juste que je me repose et qu’ils ne restent pas plus longtemps sans jouir, j’ai
remis à mes légitimaires toutes les pièces nécessaires pour en jouir même de
cette année de ce dont je n’ai pas retiré les rentes, et le surplus qui va à
peu de chose depuis le premier janvier prochain
me réservant sur mon héritage les rentes que j’ay sur la
propriété de Pecais, qui revient à
quarante un, ou quarante deux mille livres, y ayant au delà huit mille livres
qui appartiennent à mon héritier desquelles rentes qui reviennent à mille six
cent quatre vingt cinq livres, du font principal d’ycelle, je me réserve de
pouvoir disposer à ma volonté, tant en la vie qu’en la mort, et au cas que je
ne l’auray pas fait, je veux et entends qu’elles appartiennent à mon héritier,
et fasse audit cas part et portion de mon héritage
Je me réserve pareillement la somme de trois mille livres,
que j’ay sur les salins de M. de Saint Félix qui me donna la propriété
sur une partie ayant destiné cette rente pour rétablir une fondation qu’il y avait dans ma famille, qui a esté
négligée par nos prédécesseurs;
cette addition
que j’ay jugé à propos de faire aprouver à mes enfans portera quittance de tout
ce qu’ils pourraient demander à mon héritier, attendu que je leur ay remis
moy-même
Fait le jour
et an que dessus
Bocaud signé
Collationné à
Montpellier le vingt deux décembre mil sept cent trente quatre
reçu soixante livres […]
lequel testament a esté parraphé par les legataires de
Bocaud avant la remise d’yceluy … ne
variatur … en présence d’Estienne
Maurras et Estienne Bonoure habitants de Montpellier signés Estienne Bissez notaire …
DOCUMENTS
11, 12 et 13
Deux
exemplaires autographes (peu lisibles) avec des variantes de formulation
mineures. Un premier codicille, de 1727 peu différent, non retranscrit par moi.
Hercule
estime que les habitants de Teyran sont les plus misérables.
Il
fait de très nombreux legs charitables.
Ceux
à ses domestiques sont aussi riches d’enseignement sur les rapports
maître/serviteur. Le soucis d’Hercule est de leur assurer une retraite décente.
Avant
les guerres de religion (certainement 1622), la famille (catholique, donc)
avait une fondation, sans doute aux Dominicains : une messe dite chaque
jour dans la chapelle de famille. L’impiété et l’inflation l’ont faite tomber
en désuétude. Hercule veut la remettre en usage.
La
famille possède une maison rue de la Friperie.
Émouvante
mention de son fils Philippe (ou André) infirme et incurable, retiré du monde à
cause de ces infirmités.
Et
ce qui, finalement lui tient le plus à cœur, c’est l’éducation de ses petits
enfants.
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Codicille HERCULE DE BOCAUD |
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Codicille HERCULE DE BOCAUD |
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Codicille HERCULE DE BOCAUD |
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Codicille HERCULE DE BOCAUD |
1731 21
novembre
CODICILLE HERCULE DE BOCAUD
Mémoire en
forme de codicle que je veux estre exécuté par mon héritier après mon décès
dont je n’ay pas voulu charger mon testament pour des bonnes considérations que
je charge mon héritier d’exécuter, que j’ay remis à cest effet à mon fils
l’abbé chanoine de Saint-Pierre.
1°. Je veux
qu’il soit distribué aussitôt après mon décès à chaque communauté de religieux
de Montpellier la somme de vingt cinq livres pour faire dire incéssemment le
jour de mon décès et suivants la quantité de cinquante messes pour prier Dieu
qu’il luy plaise de me faire miséricorde et si je meurs ailieurs je donne cent
francs au curé de la paroisse où je seroy enterré pour dire cent [deux cent,
variante] messes dans son église ou la plus proche [ou du baillage] le
jour et suivants de mon décès le plus qu’il soit possible et pour le plus tard
dans l’an qui suivra.
2°. Au même
cas si je meurs [si je suis enterré] hors de Montpellier, je veux qu’au premier
avis de mon héritier de mon décès il fasse faire un service à St Mathieu où
j‘ay ma chappelle où il invitera mes parans qui voudront y assister et faire
dire le mesme jour et suivants vingt messes dans l’église de chaque communauté
de religieux et des paroisses pour quoy je donne dix livres à chacune ;
que si je viens à décéder a Montpellier je veux que la clause de mon testament
soit exécutée à la lettre tant pour mes honneurs funèbres et pour les legs pies, je veux qu’ils
subsistent en entier.
3°. Je n’ay
pas jugé à propos pour des bonnes considérations de faire mention dans mon
testament des legs pies, de mes domestiques et de quelques autres dispositions
que je désire estre exécutés par mes enfants et particulèrement par mon
héritier à qui j’ay remis le mémoire de moy signé et un autre à mon fils
l’abbé.
4°. Commençant
par les laigs pies je donne à l’Hôpital général de la ville de Montpellier la
somme de cinq cent livres, aux dames de la Miséricorde pareille somme de cinq
cent livres, aux pauvres de mes terres pareille somme de cinq cent livres,
particulièrement à ceux de Teyran qui
sont les plus misérables, plus a ceste mesme [commune ?] la somme de deux cent livres pour marrier
quatre pauvres filles à 50 £ chacune au choix de mon héritier, plus à la maison
du Refuge cent cinquante livres pour employer à ce quelles jugeront à propos
pour l’église de leur maison, plus à la chapelle de la congégation des pères
jésuites pareille somme de cent cinquante livres pour continuer à l’orner comme
il a esté commencé à condition que les confrères fairont dire tous les ans une
messe dans la chapelle pour le salut de mon âme le plus près que faire se
pourra du jour de mon décès et les particuliers à qui les charités seront
distribuées diront un de profundis le jour qu’ils la recevront, tous lesdits
lais pies payables dans l’année de mon décès le tout à la diligence de mes deux
enfans cy dessus nommés.
5°. Venant à ce qui regarde mes domestiques, je
commence par Isabeau qui est la plus ancienne
[ …??] auprès de ma chère épouse jusques à son décès et continué
avec moy jusques au jour où j’ay réglé mes affaires et disposé de mes biens,
outre ce que je luy ay donné pour son usage et délivré et la somme de trois mille six cent livres que je lui dois
qui est entre les mains de l’abbé pour en payer annellement l’intérêt sur les
billets que je luy ay remis à cinq pour cent et comme ceste somme ne suffit pas
pour vivre à son aise je veux luy payer annuellement la somme de cinquante
livres à prendre sur ce que je me réserve, qui sera continué par mon héritier
après mon décès, jusqu’à ce qu’elle meure, que si elle prend le parti de
rentrer en service, cette pension cessera atendu que la rente de son argent et
ce qu’elle recevra de son service luy suffira, lad pension sera payée de six en
six mois par année à commencer le 1er juin prochain 25 £ chaque six
mois
A l’égard de
Dubois qui est à mon service depuis plusieurs années je luy ay fait il y a peu
de jours un billet de la somme de seize cent livres dans lequel est compris ce
qu’il a espargné sur ses gages ou légué par mon épouse même sur ses intérêts
sçavoir les gages jusques au 15 septembre dernier et les intérêts jusques au 1er
juin prochain 1732. Il restera 80£ pour les intérêts le 1er janvier
1733, du fonds qui est entre les mains de l’abbé et [….] de faire les années suivantes et il
continuera à luy payer ses gages à raison de 90£ comme j’ay fait jusques à
présent dont la première année écherra le 1er septembre prochain et
au cas je vienne à décéder avant qu’il ait peu pousser le dépôt par les
espargnes ou autrement, je veux que ce qui manquera de 2000£ soit ajouté à son
billet par mon héritier ou par luy payé sur ma réserve, et de plus qu’il soit
nourri dans sa maison sa vie durant ou qu’il luy soit donné une pension d’un
montant de 100 £ au choix de l’un et de l’autre.
A l’égard de
Martin qui me sert depuis quatorze ou quinze ans je luy donne les mesmes gages
que Dubois à la charge l’entretenir comme luy à commencer le 1er
juillet prochain et de plus je luy donne s’il est à mon service à mon décès la
somme de trois cent livres payable par mon héritier sur le fonds que dessus
6°- Il y a quelques
années que je m’aperçus que mes prédécesseurs au lieu de rétablir une fondation
disparue lors des guerres de religion[4]
ou par le peu de valeur des fonds qui y avoient esté employés ou faute d’avoir
indiqué une pension sur de la rente ou en terre, j’ay cru que la chose étant
venue à ma cognoissance j’ai cru d’estre obligé de la rétablir ; pour cest
effet j’ay fait faire le service de ma chapelle depuis sept ou huit ans qui est
d’une messe par jour, et j’ay acquis et mis en société avec M. de Saint Félix
dans la portion de salins pour la somme de trois mille livres une rente
annuelle et perpétuelle de cent cinquante livres qui vaut trois fois plus que
tout ce qui avoit esté donné pour ceste fondation. Je suis après à chercher les
moiens de mettre cest effet à couvert des movements des amortissements
[ ?] qui emporterait une partie de
ceste rente et pour faire en sorte que les seigneurs de Teyran mes successeurs
en tirent tous les avantages qui se pourra soit pour la nomination des
capellans, soit pour faire faire le service ou il luy plaira, ce qui ne peut
recevoir des difficultés atendu que par cest établissements le chappelain est
amovible ; il avoit mesme esté destiné pour chappelain d’un couvent de
religieuses que le seigneur avoit eu l’intention d’establir quy ne l’a jamais
esté. Il reste seulement de l’ancien
revenu 9 £ de pension sur ma maison de Montpellier batie à la Friperie, si la
chose n’est pas commencée je prie mon héritier et mon fils l’évesque d’Alet de
les faire, cependant faisant mon testament j’ay réservé lesd rentes comme
destinées à cet usage et donné ordre pour faire continuer le service.
7° - Je n’ay
pas jugé à propos de faire ouvrir en forme le testament de feu mon épouse.
Cependant j’en ay fait payer les legats soit pies, soit des domestiques,
n’ayant pas reçu de quittances des derniers, mais ils sont compris dans les
billets que je leur ay faits et avant de faire mon testament j’ay ouvert celuy
de mon épouse en présence de mes enfants et remis à mon héritier après avoir lu
pour estre bien instruits de leurs droits avant d’y donner leur approbation. Il
y est fait mention de André ou Philippe
qui étoit déjà retiré du monde à cause de ses infirmités et ne luy donne
que la somme de douze mil livres qui est la moitié des autres comme les infirmités continuent depuis vingt six
ans ou plus et que son mal est incurable, je n’en ay pas voulu faire
mention dans le mien, je me suis contenté de charger mon héritier de luy
fournir tout ce qui luy sera nécessaire et mes autres enfants d’y tenir la main
sans faire mention de luy ni des 12 000£ qui sont confondues dans mon héritage.
Je suis mesme persuadé que la puissance paternelle me donne le droit quand
l’approbation générale des autres n’y serait pas.
Il ne me reste
qu’à exhorter mes enfants qui auront cognoissance de ce codicile qui n’est que
pour eux et surtout pour mon héritier et mon fils l’abbé à vivre en bonne
intelligence dans l’amitié fraternelle dont ils trouveront de bons exemples
dans la famille. Je ne doute pas qu’ils ne le fassent après moi veu ce que je
viens de faire pour éviter toute sorte de discution mais plus encore par la
bonté de leur nature et de leur bonne éducation ; ils doivent louer Dieu
de les avoir tous bien établis, surtout faire un bon usage de leur bien, de
n’oublier pas les pauvres non plus que de remercier le Seigneur et tacher de
mériter les biens de l’autre vie sans quoy ceux qu’il nous a faits en celle-cy
ne serviraient que pour nous faire plus sentir les maux où seront emportés ceux
qui auront fait un mauvais usage de ses graces.
Je ne dois pas
finir sans leur recommander mes anciens domestiques et autres personnes
atachées à la maison. Ce doit estre une de vos plus grandes attention et les
premiers à qui vous devez rendre service surtout s’ils ont besoin de votre
protection et de vos charités.
Ce qui me
tient le plus au cœur et que j’ay creu devoir réserver pour la dernière chose
est de recomender à mon héritier l’éducation de ses enfans s’ils en sont
susceptibles par la bonté de leur naturel et c’est à quoy je l’exhorte de
s’atacher principalement, et à craindre le seigneur, faire son devoir envers
luy et envers les hommes et leur bien mettre en teste qu’on ne peut estre
honeste homme sans estre bon chrétien. Je prie le seigneur qu’il les conserve,
qu’il leur donne une aussi longue vie que la mienne, pour y parvenir, il ne
faut pas les tenir délicatement, rien ne nuit tant à la santé n’abrège tant la
vie et ne la rend plus malheureuse
A Montpellier
ce 15 juin 1731.
Bocaud
Ce mémoire a
esté fait à Montpellier avant mon départ
pour Alet pour remettre à mon fils l’abbé pour le garder jusques à mon
décés après lequel il le remettra à son
frère le président, mon héritier et on gardera un semblable que je copierai à
loisir , et un autre ….
DOCUMENT
14
Codicille
in extremis.
Tout
se complique un peu.
1734, 5 juin ,
Alet (décès le 11 juin)
CODICILE
D’HERCULE DE BOCAUD,
Copie
Premièrement
je prie Monsieur d’Alet d’exécuter les mémoires que je luy ai laissé pour la
distribution de l’argent que je luy ay remis et de prendre cent écus pour
remettre à Saint Martin sçavoir deux cent livres pour ce que je luy reste de
gages et cent francs pour ajouter à ce que je luy ay donné par le mémoire ci
dessus, en sorte qu’il aura en tout avec les deux francs [sic] de gages compris
lesd gages sept cent francs en sus
A l’égard des
billets de moi signez qui sont entre les mains de mon fils l’abbé, je les
révoque tous à l’exception de cent francs de pention viagère que je donnai à
Dubois mon homme de chambre que je confirme
En outre cent
francs pour lesquels il est employé dans l’état remis à Monsieur d’Alet, j’en
ajoute cinquante livres qui luy seront conté de l’argent qui est dans mon
cabinet, et je désire qu’il donne à St Martin mon vieil habit de drap et un de
mes habits d’été.
Je veux aussi
que la pention de ma fille soit augmentée jusqu’à cent écus sans y comprendre
les dix écus que sa sœur lui a donné.
Plus je
confirme la pention de cinquante livres à Isabeau Capive ( ?). Plus celle
de soixante livres à Monsieur d’Espondelland. Plus de dix huit livres à donne
Blaye.
Je révoque
toutes les autres.
Je veux que
l’argent qui restera icy qui ira de huit à neuf cent francs soit envoyé à mon
fils l’abbé pour l’employer à de bonnes œuvres de charité surtout des pauvres
honteux après avoir payé cent cinquante livres que j’ay toujours eu l’intention
de donner à la Congrégation des Messieurs qui est aux Jésuites à Montpellier,
et achevé de payer les billets de Montréal et les legs que j’ai fais aux
couvents des religieuses de Montpellier qui montent à deux cent cinquante
livres, comme aussi les billets que je dois à Marie la nourrisse.
Mon dit fils
l’abbé continuera de payer tout le reste de l’année les charitez dont je lui ay
fait les fonds. Il retirera aussi les rentes que je me suis réservé sur les
propriétaires qui ne se payeront qu’au mois de may prochain, dont il remettra
mille francs au curé de Notre-Dame pour les pauvres de sa paroisse, et le
surplus servira pour les emplois cy dessus, et ce qui restera en charité.
Moyenant quoy
lesd rentes même les deux mille francs sur les salins de M. de Saint Félix
apartiendront à mon héritier à la charge de laisser le fond nécessaire pour
payer les pentions cy dessus qui vont à trois cent vingt huit livres.
Fait à Alet ce
cinquième juin mil sept cent trente quatre
signé Bocaud
DOCUMENT 15
1743 , 20 avril
REMISE DU LEGS d’HERCULE de BOCAUD à
son petit fils FORTIA DURBAN par Jean de Bocaud
Notaire Vézian
Présents
Thomas
de Bocaud, abbé de saint Maurin chanoine et
aumonier de l’église cathédrale de Montpellier, procureur duement fondé de Mre
Herculle Catherine de FORTIA son neveu capitaine de dragons au régiment de
Baufremont à présent en garnison à Mez suivant acte ….
Approbation de Haut et puissant
seigneur Mre François de FORTIA marquis de Durban sgr de Caderousse citoyen
d’Avignon …
A confessé avoir reçu pour le Sr Fortia
son neveu
DE Mre JEAN de BOCAUD son frère,
seigneur [etc] .. . un CONTRAT DE RENTE à 3% consenti par M. le syndic de
la Province de Languedoc en faveur de
Mre HERCULE de BOCAUD son père … au principal de 6 300 £ (contrat du 12 déc 1708) à l’effet de jouir de la rente …
Donation faite en payement du légat
d’un contrat de 5 000 £ principal à 3% que led Hercule de Bocaud son père à
fait au Sr de Fortia son petit-fils dans son dernier testament olographe du 12 juin 1731 …. et comme led contrat est de 1 300 £ au delà
de la somme de 5 000 £ … mond sieur
l’abbé de Bocaud a fait raison du surplus aud sgr de Bocaud son frère…
Fait dans son hôtel en présence de Pierre
Barrinion et Jean Rieusset praticien de la ville
DOCUMENTS 16 et 17
1744 19 mars
MARIAGE promesse
Original signé
PIERRE FRANÇOIS FRÉDÉRIC DE NIGRY DE
BLOMAC domicilié à Montpellier (le
scripteur écrit Migry)
fils de feu Mre Pierre Henry Joseph de
Nigry de Blomac et de feue dame Gabrielle Thérèse de GIRARD COLONDRES de leur vivant demeurant à Montpellier
et
ELISABETH ANNE GABRIELLE VICTOIRE DE
BOCAUD FILLE DE Jean de Bocaud
chevalier, sgr de T, J, C et autres.. ; pdt CCAF et de Suzane de BASCHY du
Cayla
DOT mariée : 50 000£ (45 000 du
père et 5 000 de la mère), 30 000 en contrats de rente à 5% sur la ville de
LYON et 20 000 en argent comptant (en louis d’or et écus blancs).
La mariée renonce à tout supplément de
légitime paternelle et maternelle
AUGMENT DOTAL consenti par NIGRY :
10 000£ + bijoux pierreries et robes +
en cas de viduité la jouissance d’un appartement à choisir dans sa maison ou une somme de 400 £ / an + jouissance vaisselle d’argent, batterie de cuisine et
linge nécessaire suivant sa condition.
AUTRE ACTE 27 AVRIL
1744 : PACTE DE MARIAGE des mêmes
PRESENTS
Trois sœurs du marié : Dame Anne
Thérèse de Nigry épouse de noble André de PIERRE seigneur DESPORTS ; Gabrielle
de NIGRY, épouse de Mre Antoine DESPIOCHS chevalier, Pdt Trésorier de France,
intendant des gabelles du Languedoc ; Elisabeth Victoire de Nigry
Parents de la mariée :
Ses frères et sœur :
François de BOCAUD, Pdt CCAF ; Thomas
Marie de Bocaud chevallier de Malthe ;
Anne Renée de Bocaud, sa sœur
Oncle : Abbé de Saint Maurin, chanoine et aumonier de
l’église cathédrale
Cousine germaine : Jeanne Marie Magdelaine Suzanne du CAYLA DE
SAUSSAN
DOCUMENT 18
Ici aussi, les relations sont anciennes entre les deux familles. Les salins de Saint Félix, dont Hercule de Bocaud était co-actionnaire, en témoignent.
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Mariage FRANÇOIS DE BOCAUD |
1749
20 juin (mariage) (pactes 26 juin
1751)
PACTES DE MARIAGE
sur peau velin
Notaire VEZIAN
FRANÇOIS DE BOCAUD chevalier, Pdt en la CCAF
fils de JEAN DE BOCAUD seigneur de Teyran, Jacou, Clapiers et
autres, ancien Pdt de la dite cour
et de SUZANNE DE BASCHY DU CAYLA
et
MARIE ANNE MARGUERITE DE PASCAL DE
SAINT-FÉLIX
fille d’ANTOINE DE PASCAL marquis de
SAINT FELIX, Saint Guiraud, Montbrun, Faugères, Prad de Cest et autres,
lieutenant du roy en Languedoc
et de feue Marguerite Gabriele de
TRÉGOIN DE MONTBRUN (morte récemment)
(assistée de son frère Hiacinte Joachim
Antoine Xavier de Pascal de Saint Félix)
Donation de Jean de Bocaud : La
moitié de tous et chacuns des biens présents et à venir pour en prendre
possession à sa mort
Jouissance des gages, revenus, franc salé et autres
émoluments attachés à l’office de Pdt +
moitié des meubles linge baterie de cuisine et vaisselle d’argent, et MOITIÉ DE
LA MAISON SITUÉE DANS MONTPELLIER DANS LA QUELLE LED SGR ET DAME BOCAUD LOGENT
ACTUELLEMENT
Donation Dame de Baschy : 10 000 £
payable après décès
DOT MARIÉE : 90 000£
dont. 60 000£ (20 000 du père et 40 000
de la mère) en argent ou rente au choix du marié. Le reste en rente
Augment de dot : 10 000£ +
bagues et joyaux, robes .. ;
APOSTILLE :
MARIE ANNE MARGUERITE DE PASCAL DE
SAINT FÉLIX A ÉPOUSÉ EN 2E
NOCES JEAN BAPTISTE DE MARIN COMTE DE
MONCAN commandant en la province de
Languedoc
Elle a reçu de THOMAS MARIE DE BOCAUD
chevalier non profès de l’ordre de St
Jean de Jérusalem la somme de 10 000 £ pour son augment de dot (30 janvier 1783)
DOCUMENT 19
Après le décès prématuré
(le 21 déc 1751 à 33 ans) de François, on restitue la dot de la mariée. Tout
est comptabilisé ou valorisé.
1752
Compte de Monsieur le président [JEAN]
de BOCAUD avec Monsieur le Marquis de SAINT-FÉLIX
Est
du à Monsieur de Bocaud :
Pour la rente du capital de 60 000 livres
année commencée le 3 juillet 1749 jour de la bénédiction nuptiale de feu
[François] Monsieur de Bocaud avec Mme de Saint Félix jusqu’au 3 juillet
1750 : 3 000 £
A déduire pour le 20e et les
deux sols par £ du 10e : 180 £
=> 2820 £
Pour la rente d’une année commencée le
3 juillet 1750 jusqu’au 3 juillet 1751, déduction faite du 20 et de 2s pour
livre du 10e = > 2820 £
Pour la rente due depuis le 3 juillet
1751 jusqu’au 21 décembre de la même année jour du décès de M. de Bocaud
faisant 5 mois 18 jours déduction faite du 20e et des 2s p. £ au 10e = > 1317
£ 12 d.
Et pour la rente d’une année qui a
commencé depuis le 21 décembre 1751 et qui écherra le 21 déc. 1752 déduction
faite (idem) => 2820 £
Total :
9777 £ 12d
Est
du à Monsieur le Marquis de Saint Félix :
Pour les payements faits à feu M ;
le Pdt de Bocaud par M. e Marquis pour raison de la rente de 60 000 £ suivant
les trois quittances que M ; le Marquis de Saint-Félix rapporte déduction
faite du 20e [etc] => 4252 £ 10 s.
Pour l’année de viduité de Madame de
Saint Félix sa fille et habits de deuil
= > 5 500 £
Pour la représentation de l’apartement
que Mme de Saint Félix devoit jouir avec les meubles, stipulé dans son contrat
de mariage avec feu Monsieur de Bocaud et que la somme devait etre payée par
avance pour une année => 800 £
Total :
10552 £ 10 s.
sans compter les cinq cent livres de
l’intérêt de l’augment dus selon expresse convention.
[soit un
solde débiteur pour « Bocaud » de 774 £ 18 sols ]
DOCUMENT 20
Il s'agit de l'officialisation du décompte précédent.
1752, 13 juillet
Restitution de dot et autres, suite au
décès (le 21 décembre 1751) de François de Bocaud en application du contrat de mariage.
Présents :
Jean de Bocaud …
et Antoine de Pascal marquis de Saint
Félix, etc.. en son nom et en celui de Mre Louis Henry de Pascal, baron de
Faugères, enseigne de vaisseau du roy, son fils, et Hiacinte, Joachim Antoine
Xavier de Pascal de St Félix son fils ayné
et Haute et puissante dame Marie Anne
Pascal de St Félix, sa fille, veuve de haut et puissant seigneur Mre François
de Bocaud…
La mariée avait reçu 60 000 £ (en rente
sur le diocèse de Narbonne) et il y avait 10 000 £ d’augment de dot + robes et
bagues et vaisselle + jouissance appartement + intérêt des rentes depuis le
décès + habits de deuil
On s’appuie sur le compte ci-dessus
(1752) et Mre de Bocaud verse 774 £ 18
s. payés réellement en écus de 6 livres et autres monnaies
On restitue le capital de 60 000 £ en
rente sur le diocèse de Narbonne (ce sont les mêmes titres de rente qui sont
rendus)
Les 10 000 £ d’augment de dot
augmentées de 500 £ d’intérêt seront versé lorsque la veuve aura atteint 25
ans.
DOCUMENTS 21 et 22
Jean fait son testament
huit jours après le décès de son fils François. Il a alors 70 ans, et meurt un
an après. Ouverture solennelle… et semble-t-il conflictuelle. Pourtant, il me semble
que le testament n’est pas défavorable à Mmes de Nigry et de Masclary.
1752
21 décembre ouverture du
testament daté du 30 décembre 1751
TESTAMENT de JEAN DE BOCAUD seigneur de Teyran, Jacou Clapiers et autres
places, ancien Pdt CCAF Ouverture chez le défunt
Notaire : Jean Louis Vézian
ouverture sur demande de SUZANNE DE
BASCHY DU CAYLA vve de Mre JEAN DE BOCAUD …
Testament mystique trouvé dans un
tiroir d’un cabinet
Elle a convoqué :
Mgr l’Illustrissime et Révérendissime
François de Bocaud, évêque d’Alet (Dallet) son beau-frère
Mre Thomas de BOCAUD, abbé de Saint
Maurin, chanoine, aumonier en l’Eglise cathédrale St Pierre de la ville de Mtp,
aussi son beau-frère
Mse THOMAS MARIE DE BOCAUD, chevalier,
son fils
Dame Elisabeth Anne Gabrielle Victoire
de Bocaud, sa fille, épouse de noble Pierre François Frédéric de NIGRY
Mre Jean-Paul Amédée de MASCLARY
Conseiller en lad Cour et dame [Anne] Renée de Bocaud, mariés
Mre Henry de Baschy du Cayla, marquis
de Pignan, son frère
Dame Suzanne Françoise de Baschy du Cayla épouse de Mre
Jean-François de Baschy marquis du Cayla
Sr Jean THOMAS, secrétaire de l’Hôpital
Général de Mtp
Sr Jean JALABERT, marchand
Sr Noël CARON mtre Cellier ; ces
trois derniers témoins numéraires de la subscription dud testament
Après lecture du testament,
MADAME et Monsieur DE MASCLARY ET MADAME DE NIGRY, PRIÉS ET REQUIS DE SIGNER
ONT REFUSÉ
CONTENU DU TESTAMENT :
Testament dicté à Me Vézian
Sépulture : le plus
simplement qu’il se pourra, dans la chapelle que j’ay dans l’église des RP
Dominicains de St Mathieu : 100 £ pour 200 messes
Pauvres Hop.
Gen : 1 000 £
Pauvres Hôtel Dieu : 1
000 £
Pauvres de la
Miséricorde : 500 £
Pauvres nécessiteux de
Teyran Jacou et Clapiers 900 £ (la formulation sera plus tard reprise par
Thomas Marie). Son épouse jugera souverainement de la répartition de cette
somme entre les lieux et les personnes.
Confirmation des 45 000 £ à
Mme de Nigry données pour son mariage. Elle
est relevée de sa renonciation qu’elle a fait au reste de son héritage.
Confirmation de 45 000 £ à
Mme de Masclary ? sans plus de précision
à Thomas Marie de Bocaud,
chevalier de Malthe (sic) mon fils 45
000£ pour légitime
Si ces enfants réclament,
leur donation sera réduite de moitié selon le statut de Montpellier qui
autorise à diminuer la légitime.
Héritière
universelle : Suzanne de Baschy ma chère épouse qui le
remetra à sa mort ou avant à celui de nos enfants ou petits enfants, male ou
fille qu’elle voudra choisir
Si elle ne choisit pas, l’héritier sera
Thomas Marie, ou ses enfants s’il en a à sa mort, ou Mme de Nigry s’il est
décédé sans enfants.
je prohibe la faction de
l’inventaire de mes effets… On s’en tiendra à
l’inventaire qu’il a rédigé lui-même
AUTRE DOCUMENT : COLLATION DU MÊME TESTAMENT (22 DÉCEMBRE 1752)
[identique à ci dessus]
+
1753, 4 AOUT
En présence de
Dame Suzanne Baschy du Cayla, veuve de
Mre Jean de Bocaud .. ;
Rappel de l’ouverture du 21 décembre
1752, et l’enregistrement est requis. Suit donc le texte du testament comme
dessus.
DOCUMENT 23
On ne sait si cette
consultation a été prise en compte.
1753 30 avril
CONSULTATION D’AVOCATS TOULOUSAINS
(Tournier, CAMBON, FURGOLE [très célèbre jurisconsulte] etc
sur
TESTAMENT DE JEAN DE BOCAUD DU 21 XBRE
1752
INSUFFISANCE DE LEGS (LÉGITIME) pour
certains enfants
Conflit entre statut de Montpellier et
ordonnance royale de 1735
Conclusion : On ne peut réduire
les légitimes des enfants ;
DOCUMENT 24
Thomas Marie fait un
superbe mariage.
Son beau-frère François Emmanuel (1735-1821) sera un diplomate important sous Louis XV (Constantinople, Russie, Suède, Autriche…), ministre de Louis XVI (gouvernements Necker), reçu par toutes les têtes couronnées d'Europe, puis ami et confident de Louis XVIII après la mort de Louis XVII.
Son beau-père et son autre beau-frère sont intendants du Languedoc. Cette parenté ultra-royaliste sera porteuse de risques pour Emilie de Guignard pendant la Révolution. D’autant qu’elle s’est chargée d’élever les filles de son frère émigré.
Son beau-frère François Emmanuel (1735-1821) sera un diplomate important sous Louis XV (Constantinople, Russie, Suède, Autriche…), ministre de Louis XVI (gouvernements Necker), reçu par toutes les têtes couronnées d'Europe, puis ami et confident de Louis XVIII après la mort de Louis XVII.
Son beau-père et son autre beau-frère sont intendants du Languedoc. Cette parenté ultra-royaliste sera porteuse de risques pour Emilie de Guignard pendant la Révolution. D’autant qu’elle s’est chargée d’élever les filles de son frère émigré.
La dot de la mariée est
donc relativement modérée.
Et Suzanne de Baschy se
réserve un confortable usufruit. Elle entend bien continuer à rouler carosse
dans les ruelles de Montpellier ou pour se rendre à Jacou.
![]() |
Mariage THOMAS MARIE de BOCAUD et ÉMILIE DE GUIGNARD DE SAINT PRIEST |
1754 16 janvier CONTRAT MARIAGE
Notaire Jean Louis
VEZIAN
Sur peau de velin
THOMAS MARIE DE BOCAUD chevalier non profès de St Jean de
Jérusalem sg de T . J. et C,
chevalier, Conseiller du roy en ses conseils, Pdt de la CCAF
fils de feu Jean de Bocaud quand vivait
sg des mêmes lieux et aussi cons. du roy
et Pdt CCAF
et de Suzanne de Baschy du Caila
et
Demoiselle JEANNE MARIE EMILIE DE
GUIGNARD DE SAINT PRIEST
fille de Jean Emmanuel de Guignard
vicomte de St Priest chevalier, Cons du Roy Maitre des requettes INTENDANT DE
LA PROVINCE DE LANGUEDOC
et de Louise Jacqueline Sophie de
BARRAL
DOT MARIÉE :
Tous et chacuns de ses biens présents
et à venir (ses futurs héritages)
Les parents donnent 30 000 £ (24 000 + 6 000 )
LE MARIÉ :
Dame de Baschy a remis l’entière hérédité
dud seigneur Jean de Bocaud se réservant une pention annuelle et viagère de 6
000 £ plus le logement qu’elle occupe avec les meubles vaiselle d’argent linge
ustensiles, plus la jouissance des terres de Teyran, Jacou et Clapiers et leurs
dépendances avec les meubles et cabaux qui y sont, comme aussi la jouissance
des remises, écuries, greniers à foin et maison attenante qui sont dans la
ville de Montpellier et du carrosse et chevaux qu’elle entretiendra
plus se réserve la jouissance des
petites maisons qui sont au dessous du jardin de la grande maison dud sg de
Bocaud du cotté de la porte du pilla st Gelly
Le marié donne à la Dlle de St
Priest 14 000 £ pour augment de dot + 6 000 de bagues et bijoux
Témoins :
Jean Baptiste Marin comte de
Moncan marechal des camps commandant en la province de Languedoc
Henry François de Grave cheval. Marquis
de Solas baron de Lattes sg de la rectorie ou part antique [propriétaire canal
du Lez. Il habite l’Hôtel de Grave, actuelle DRAC]
DOCUMENT 25
Veuve avec des enfants de
ses deux mariages.
1759 10 mai
TESTAMENT (ouverture après décès)
rédigé 31 août 1753
SUZANNE DE BASCHY DU CAYLA VEUVE de
JEAN DE BOCAUD
Notaire : Jean-Louis VEZIAN
Lieu : en l’hôtel de THOMAS MARIE
DE BOCAUD
Présents et témoins :
Jacques François vicomte de CAMBIS colonel
du régiment d’Infanterie de son nom, représentant Mlle Elisabeth de PIERRE
D’ARENES sa mère vve de Mre Louis Charles marquis de Cambis
Henry de BASCHY marquis du Cayla sgr de
Pignan et autres
Philippe de BASCHY DU CAYLA sgr de
Beauvoizin
Jean-Paul Amédée de MASCLARY cons CCAF
Jacques CABANE ancien mtre perruquier de
la dite ville
Léonard JOURDAN Mtr coutelier
François CHABANE mte perruquier
TEMOINS DU TESTAMENT lors de sa
rédaction.
CONTENU DU TESTAMENT
Laisse choix de sa sépulture à son fils
Legs aux pauvres de la
Miséricorde : 300£
Maison du Bon Pasteur : 300 £
à Elisabeth de PIERRE D’ARENES ma FILLE
et de feu mari Antoine d’Arènes Vve de M
DORSAN 17 000£ (5 000 pour légitime et 12 000 pour solde) + l’augment dotal que
j’ai gagné par le prédécès de M. d’Arènes son père + bijoux
et laïette
Confirme à ELISABETH GABRIELLE DE
BOCAUD ma fille et de feu M. de Bocaud, épouse de M. de NIGRY : 5 000 £
donné au mariage (Vézian notaire)
Confirme à Anne Renée de BOCAUD ma
fille … épouse de M. DE MASCLARY cons. CCAF : 5 000£ (id)
TOUS ET CHACUNS AUTRES BIENS (et
entière hérédité de feu mon mari) : THOMAS MARIE DE BOCAUD seigneur de Teyran,
Jacou, Clapiers et autres, chevalier, Pdt CCAF
Signé : de Bachy du Cayla de
Bocaud
DOCUMENT 26
Mort de l’abbé, fils
d’Hercule.
Nombreux, mais assez
modestes legs pieux ; nombreux et plus importants legs caritatifs.
Donne une indication sur
le train de vie et le personnel de maison d’un chanoine et abbé
comanditaire : au moins 6 personnes à son service.
1767 9 mars (Testament rédigé 20 février 1753)
ouverture TESTAMENT THOMAS DE BOCAUD,
CHANOINE et aumonier du chapitre de l’église cathédrale Saint Pierre, abbé
commandatare de l’abbaye de Saint-Maurin en agenois, mort ce matin
Notaire Gabriel Davranche
CHEZ THOMAS MARIE DE BOCAUD … son neveu
témoins du testament mystique :
Alexandre Giraud, Me chirurgien et Noël Carron me sellier et Pierre Rousset (étudiant en
chirurgie) et François Pralon procureur
au barreau, et Antoine Ferrier, marchand fabricant de bas
TESTAMENT :
Sépulture à l’église des dominiquains
de cette ville, dans le caveau de ma famille
Aux dominicains : 100 £
Aux capucins : 50 £
Aux carmes du Palais : 50 £
Aux RP de la Mercy 50 £
Aux carmes déchaussés 50 £
Aux cordeliers : 50 £
Aux augustins : 50 £
Aux chanoines réguliers de St
Paul : 50 £
Pauvres de paroisse St Pierre 200 £
de Notre Dame 200 £
de Ste Anne 200£
de St Denis 200 £
de la paroisse de Montels et Vérargues
100 £
paroisse de St Amans (diocèse
Béziers) et du Pouget : 100
pauvres de l’abbaye de Saint Maurin 500
£
aux religieux de mon abbaye de Saint
Maurin 500 £
Fondation obituaire à Mrs du Chapitre
de la cathédrale St Pierre 2 000£ qui produisent une rente de 100 £ distribuée
chaque année aux chanoines présents à sa messe
à mon cuisinier 200 £
servante ou laquais : et aux 2 porteurs 100 £ à chacun
à Delmas mon valet de chambre : ma
garde robe (sauf montre, tabatiéres, boucles, boutons, bassin à barbe, étuis de
savonette et éponge ni aucun autre bijou) + 800 £
à Catherine Galibert ma gouvernante : pension viagère de 100£
A Mme de Lauzières religieuse dans le
monastère de St Charles pension de 100 £
A Mgr
l’évêque d’Alet mon cher frère : jouissance viagère de tous mes
meubles, tapisseries, linge, argenterie, batterie de cuisine et de tous les
autres meubles qui sont dans la maison que j’occupe (rendus après décès à
l’héritier universel)
Tous et chacun de mes autres biens
meubles immeubles noms voix droits et actions : Héritier général et
universel THOMAS MARIE DE BOCAUD mon
neveu Pdt CCAF
DOCUMENT 27
Nouveau roi, nouvel
hommage et serment. Mais ce n’est pas lui qui s’agenouille, c’est son
procureur.
Texte intégral.
Thomas Marie ne mentionne
plus ses seigneuries de Clapiers et de Teyran, mais celles de Jacou et du Mas
de Viviers.
![]() |
Serment foi et hommage de Thomas Marie de BOCAUD pour JACOU et VIVIERS |
![]() |
Serment foi et hommage de Thomas Marie de BOCAUD pour JACOU et VIVIERS |
![]() |
Serment foi et hommage de Thomas Marie de BOCAUD pour JACOU et VIVIERS |
1776, 11 septembre
Thomas Marie de BOCAUD prête foy, hommage
et fidélité au nouveau roi Louis XVI.
Sur parchemin
Extrait des registres de la Cour des
Comptes Aydes et Finances
Entre Thomas Marie du BOCAUD Président
en la Cour, Chevalier de Malthe, Seigneur de Jacou et
Mas de Viviers, demandeur par requête du trois de ce mois à ce qu’il
plaise à la Cour le recevor en la personne de Me Jean Catrix, procureur en lad
cour, son procureur fondé par procuration du vingt deux aoust dernier à pretter
la foy, hommage et serment de fidélité qu’il doit au roy, à cause de son
heureux avènement à la couronne, à raison de laditte seigneurie de Jacou et Mas
de Viviers qu’il jouit avec toute juridiction haute moyenne et basse d’une
part, et le Procureur Général du roy deffendeur d’autre Catrix pour ledit sieur
de Bocaud, le Procureur Général du roy
La Cour a ordonné et ordonne que ledit
Catrix en la qualité qu’il procède sera receu à la foy, hommage et serment de
fidélité qu’il doit au roy à cause de son heureux avénement à la couronne, pour
raison de la seigneurie de Jacou et Mas de Viviers qu’il jouit avec toute
juridiction, haute moyenne et basse sauf les droits du roy et d’autruy et à
l’instant s’estant mis à genoux ses mains jointes entre celles de Monsieur
Astruc conseiller, il y a été receu et promis de tenir de Sa Majsté la ville,
seigneurie de Jacou et Mas Viviers et dépendances, lui estre bon, loyal fidèle
sujet et vassal, deffendre dans les occasions sa personne et son état, à la
charge de remettre son aveu et dénombrement devers le greffe de la Cour dans
quarante jours suivant l’ordonnance prononcée judiciellement à Montpellier le
onzième septembre mil sept cent soixante seize
Collationné Prâlon, greffier. Gratis
DOCUMENT 28
Thomas Marie reprend la
mention de ses seigneuries de Teyran et Clapiers.
Il demande à être inhumé
à l’Hôpital général. Demande non restectée : il le sera dans le caveau de
famille des Dominicains.
Fortes donations aux
pauvres, aucune aux ordres religieux. Une certaine laïcité émane de ce
testament (legs et sépultures).
Léguer au fils Masclary
les dettes de son père est assez ironique.
1788 20 février ouverture du TESTAMENT THOMAS MARIE DE BOCAUD rédigé 3 AOUT 1780
JEANNE MARIE EMILIE DE GUIGNARD DE
SAINT PRIEST héritière grévée de
MESSIRE THOMAS MARIE DE BOCAUD
chevalier non profès de l’ordre de St Jean de Jérusalem, seigneur de Teyran,
Jacou, Clapiers et autres suivant son TESTAMENT MYSTIQUE du 3 aout 1780, écrit
par nous le même jour
CONTENU du TESTAMENT
enterré le plus simplement… cimetière de l’Hôpital général[5]
de Montpellier
Pauvres de HG de Mtp 500 £
pauvres H St Eloy … 500 £
pauvres de la Miséricorde Mtp 1 000 £
pauvres nécessiteux de Teyran, Jacou, et Clapiers 1 000 £
chacun des prieurs et curés de mes
terres de T J C 50 £
M. DE MASCLARY mon neveu 10 000 £ que me doit M. de MASCLARY son père
par billet du 19 juillet 1779
Mlle de MASCLARY ma nièce 10 000 £
(payables à 25 ans ou au mariage)
Tout et chacun mes autres biens … MARIE
ÉMILIE DE SAINT PRIEST ma chère épouse
À RENDRE À SA MORT À MES DEUX
SŒURS DE NIGRY ET DE MASCLARY
sauf ce qui est pleine proriété à
l’épouse : arrérages des rentes, diamants, bijoux, linge, nippes, SANS
QU’IL SOIT FAIT AUCUN INVENTAIRE
Mon intention n’étant pas que Mme de Nigry puisse devenir la propriétaire … de mon
herédité je substitue Mme de Masclary ma sœur à la moitié de l’hérédité la
concernant . (et M. de Masclary mon neveu si sa mère décède avant lui. sinon
l’ainé de ses enfants mâles )
Et lors de cette succession, 60 000 £ à Mlle de Masclary ma nièce, moins 10 000 si cette somme déjà reçue.
PROHIBE M DE MASCLARY MON BEAU-FRÈRE
L’USUFRUIT DES BIENS QUE JE DONNE A SES ENFANTS…
TESTAMENT DÉPOSÉ CHEZ JOSEPH VÉZIAN
NOTAIRE
DOCUMENT 29
1780, 3 août (ouverture 9 juillet 1788)
TESTAMENT MYSTIQUE DE Mre THOMAS MARIE
DE BOCAUD
EXTRAIT
Vézian notaire
VOIR L’ACTE DE FEVRIER 1788.
… Et en tous
et chacun mes autres biens meubles et immeubles, noms, droits et actions,
présents et à venir en quoy qu’ils consistent et puissent consister, je nomme
et institue mon héritière universelle et générale Dame Marie Emilie de Saint
Priest, ma chère épouse à la charge de rendre après son décès etc
DOCUMENTS
30 et 31
Mme
de Nigry meurt quelques jours après son frère Thomas Marie. Son testament est
ouvert 2h après son décès. Il contient le legs d’un diamant à son frère décédé,
mais l’héritage de la dernière des Bocaud va au neveu Masclary.
A
noter que les deux belles sœurs prisent le tabac.
Aucun
legs aux ordres religieux, pas même aux dominicains.
1788, 14 mars,
11h du matin (Testament du 21mars
1787)
TESTAMENT de
Mme Elisabeth Anne Gabrielle Victoire de Bocaud veuve de Pierre Frédéric de
NIGRY (ouverture et enregistrement)
Sur
réquisition de Dame Anne Renée de BOCAUD épouse de Mre Jean Paul Amédée de
MASCLARY, conseiller CCAF
Chez Mme de
Masclary
Notaire :
Granier
Sa sœur, vve de
M. de Nigry est décédée ce jour d’huy à
9 heures.
Réclame
l’ouverture du testament mystique déposé chez le notaire.
PRESENTS :
Mre Antoine
Catherine de MAZIERE, prêtre, chanoine du chapitre cathédral, témoin de la
suscription du testament
Sieur Barthélémy
CAFFAREL et Joseph François Marie CAFFAREL, frères, négociants autres témoins
Haut et
puissant seigneur Hipolite François marquis de VIVIERS habitant de Perpignan
Haut et
puissant seigneur Gabriel Jean Guillaume de PASCAL marquis de SAINT-JUIRE capitaine
de cavalerie demeurant à Béziers
CONTENU DU
TESTAMENT
Sépulture :
dans la chapelle de ma famille qui est dans l’église des Dominiquains
Aux pauvres de
l’H.G. : 300 £
Pauvres des
dames de la Miséricorde : 400 £
Pauvres de la
paroisse Notre Dame : 200 £
Désire 600
messes de requiem.
Marie JEAN, ma
fille de chambre : pension annuelle et viagère de 300 £ + mon entière
garde robe à l’exception de mes robes de soie, de carocos et dentelle
A Baptiste de
DALINAN ( ?) mon domestique pension
annuelle et viagère de 120 £
Jean ROUX mon
cuisinier : 500 £ une fois payées
Marie
Magdeleine LAURET mon autre fille de chambre 400 £ une fois payées
Françoise
Catherine de MASCLARY ma nièce fille de Dame Renée… épouse de M. de
Masclary : 10 000 £, placées sur un corps de communauté solvable jusqu’à
ce qu’elle se marie, prohibant à Mre de Masclary son père tout usufruit
Monsieur de
BOCAUD mon frère, chevalier de St Jean de Jérusalem un diamant de valeur de 2
400 £
Je prie Mme
Emilie de Saint Priest ma belle sœur d’accepter MA TABATIERE D’OR comme faible
marque de mon amitié
TOUS MES
AUTRES BIENS à ANNE RENÉE DE BOCAUD ma très chère et bien aimée sœur
épouse de M. de MASCLARY… à charge de le rendre en entier à THOMAS MARIE DE
MASCLARY son fils lorsqu’elle le jugera à propos
AUTRE DOCUMENT
SEMBLABLE : EXTRAIT DU TESTAMENT DE MME DE NIGRY
DOCUMENT
32
Document
incomplet , texte intégral de ce fragment.
Les
liens familiaux se resserrent : les deux cousins se marient. L’oncle est à
ce moment là ministre de Louis XVI.
1791
FEUILLE ISOLÉE
du contrat de
mariage de Thomas Marie de Masclary avec Marie Thérèse Antoinette Charlotte
Guignard de Saint Priest
En sixième
lieu laditte dame Jeanne Marie Emilie Guignard de Saint Priest, veuve et
héritière grévée de M. Thomas Marie de Bocaud, tante des futurs époux [elle est
en effet tante des deux] habitante de cette ville, ici présente, ayant aussy le
présent mariage pour agréable, en faveur d’iceluy a consenti et consent que
dans le cas que la Dame de Masclary mère dudit futur époux vint à décéder avant
elle, la substitution des biens de feu M. de Bocaud faite en faveur de la ditte
Dame de Masclary, ainsi que la portion dont la propriété a pu lui être acquise
par le prédécès de Mme de Nigry, suivant le testament mystique dudit Sgr de
Bocaud du 3 août 1780, suscrit le même jour par Me Vézian, not. de cette ville,
ouvert et enregistré les 9 et 29 juillet 1788 par led Me Vézian, passent sur la
tête dudit sieur de Masclary fils, futur époux, ou de ses enfants, pour le tout
être recueilli ainsy et seulement aux mêmes manières, clauses, conditions
portées par led testament en faveur de la dite dame de Masclary mère ;
à la charge
expresse par led sieur Masclary futur époux de payer alors à Mad de MASCLARY
PERROT sa sœur la somme de cinquante mille livres qui étoient légués à la ditte
dame par le dit feu sieur de Bocaud, suivant son susdit testament.
Dans le cas où
Mad de Masclary mère aurait recueilli la substitution voulant laditte dame
veuve Bocaud que la ditte somme soit payée à la ditte dame de Perrot quoique sa
mère ne recueille pas la ditte substitution, et lorsqu’elle sera recueillie par
le futur époux. Et la ditte dame de Masclary mère s’est de son coté départie et
départ en faveur et contemplation dudit mariage de la ditte substitution,
voulant en conséquence que dans le cas que la ditte dame veuve de Bocaud vint à
décéder avant elle, la sus dite substitution passe de suite sur la tête de son
dit fils ou de ses enfants, pour en jouir et disposer en toute propriété à
compter du jour du décès de la ditte dame veuve Bocaud, se départant aussy de
la jouissance des cinquante mille livres légués à sa fille qu’elle consent leur
être payée immédiatement après le décès de la ditte dame de Bocaud toujours aux
mêmes clauses et conditions du testament du dit feu Sr Bocaud.
![]() |
François Emmanuel de Saint Priest, beau frère de Thomas Marie de Bocaud |
[1] - Il mourra chez son fils évêque d’Alet et sera enterré dans le
cimetière paroisial d’Alet
[2] La Capelle-Livron, Tarn et Garonne
[3] - 93 ans . Jean, son ainé, en a 50.
[4] - Ce qui signifie une ancienne catholicité de la famille.
[5] - Il sera enseveli, contre sa
volonté aux Dominicains
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