21 mars 2025

LE DARD Une revue littéraire déguisée en journal étudiant. Montpellier 1909

 


1909  Le Dard, organe des étudiants

Siège : Imprimerie coopérative ouvrière, 11 avenue de Toulouse, Montpellier. 

Pages de publicité avec entre autres, celle de Louis Lèbre du Vigan (ce militant des Droits de l'Homme soutient Le Dard comme il a soutenu Pan). )

Cette revue, dont le seul numéro paru est daté de juillet 1909, est peu bavarde sur elle-même. Pas de responsables ni d’adresse propre, rien.

A peine, un éditorial collectif affirme la volonté de "réunir des productions littéraires".

En fait, il s’agit bel et bien d’une résurgence montpelliéraine de la revue montpelliéraine Pan, devenue parisienne.

Sur ses six collaborateurs signataires, cinq ont déjà participé à Pan.

 D'emblée, nous sommes loin, très loin, de la pochade étudiante. Jean CLARY, dès la première page, écrit un rêve lourd et noir dans une fumerie d'opium. "L'aiguille, lourde d'opium noir... et c'est la vingtième pipe..."


 Immédiatement après, Joël DUMAS nous donne un long article (Cerrtains) sur Jean Moréas (qui va mourir dans quelques mois) et la bohème littéraire parisienne. Dumas, invité par la revue Vers et Proses à La Closerie des Lilas y rencontre Paul Fort. Ils parlent de Pan "fondé avec Jean Clary [et Carco?] et qui n'a pas réussi à Montpellier ... peu de ventes..." Dumas fustige "les soi-disant intellectuels montpelliérains qui fréquentent le Café de France" [Ce n'est pas un bon début pour attirer une clientèle au Dard !] . À Paris aussi, des mufles, dit Paul Fort. Arrivent Jules Romain, Charles Vildrac, E Cottinet, F.T. Marinetti, F.A. Cazals (le verlainien) , Maurice Maindron, Toussaint-Lucca avec Guillaume Apollinaire et Max Jacob, Jean Royère, Paulk Castiaux... [Que disent en 1909 ces noms aux étudiants de Montpellier?] 

L'arrivée de Jean Moréas fais tomber la conversation. "Je fus déçu". Moréas dénigre Viellé Griffin, Verhaeren, Francis Jammes... Et malgré le champagne et le souper payé par Le pélerin passionné, Joël Dumas est décidément déçu. 




 
 

 
 


La revue continue avec deux poèmes de Paul SENTENAC Sous l'oeil des Barbares [Maurice Barrès quand tu nous tient!].

Marcel RIEU, lui, est plus original, beaucoup plus original.  La mort suinte aux pierres est, en prose un CIMETIÈRE SUR LA MER auquel Paul Valéry ne pense pas encore. 

"Une vague passe et meurt, puis une autre, une autre encore, toujours..." 

"Ce triple infini qui m'accable : la mer, le silence, la mort..."

 Un certain Henry CHARPENTIER assume Baudelaire et nous donne deux Fleurs du mal surnuméraires. 

Joël DUMAS parle encore de sa chambre parisienne, triste malgré ou à cause des gravures de Félicien Rops et d'A Rouyveyre. 

Deux sonnetrs encore, non signés "X". 

Une curiosité sur le diamant artificiel. Est-ce une vraie rubrique 'Sciences' ou une métaphore?

Et la revue rejoint l'ornière des journaux étudiants, polémiques mesquines (avec surtout Duplessis de Pouzilhac et son JOURNAL ÉTUDIANT. 

Passons, passons puisque tout passe...

 Émouvant DARD, qui n'a piqué qu'une fois, mais fort, pour notre souvenir.

Un exemplaire est mis en ligne par la Médiathèque Emile Zola de Montpellier : le seul que je connaisse.

 

 

7 mars 2025

SOUS AUCUN PRÉTEXTE revue créée par J G Cosculluela à Montpellier en 1977

 

SOUS AUCUN PRÉTEXTE

Voici une revue ambitieuse et peu connue (elle n'a sans doute eu qu'une parution) fondée par Jean Gabriel COSCULLUELA à Montpellier en 1977. 

Outre le fondateur, le comité de lecture comprend Brigitte AGULHON et Yves ANTOINE. 

Le N° 0 paraît fin 1977 sous-titré : LE TERRISOIRE.

80 pages, format A4.


LE TERRISOIRE : DÉRISION PAR L'ÉCRITURE

Il serait vain de prétendre analyser cette revue dans une notule.

Je vais m'en tenir à égrener le sommaire :

SOMMAIRE

L'éditorial titré .C'EST DÉ LE PAS. contient des syntagmes comme : Loin des parigo-tropismes ; Lieu de rumeurs discrètes lieu de solitude des mots de fond ; L'Empreinte de l'hésitation...


Suivent des textes de Jacques SOJCHER  (déjà paru dans Première livraison de Mathieu Bénezet et Philippe Lacoue-Labarthe), de Jean Gabriel COSCULLELA, de Claude HELD, de Frédéric APPY...

Puis Guy BENOIT présente Francis GIAUQUE avec des textes fac-simile manuscrits écrits peu avant sa mort en 1965.


Jean-Marie DE CROZALS publie un texte inédit. Brigitte AGULHON , Gaspard HONs puis Pierre TORREILLES qui fait un peu figure de patriarche. 

Textes de Dominique BEDOU.

Alain BORER présente le peintre Georges BADIN dont la revue publie deux oeuvres.


GEORGES BADIN

JG Cosculluela revient sur LE TERRISOIRE.

Jean-Luc PARANT donne un texte et 3 photos 

Jacques CRICKILLON suit et précède un inédit de Guy DENIS. 

Yves ANTOINE signe Libre Talgo Pourbande. `

André BALME publie des calligraphies.


Textes d'André MIGUEL et de Michel COSEM.

La revue termine par une revue des revues et annonce le sommaire du prochain numéro, alléchant autour de Joe BOUSQUET, mais ...






Ainsi commence et finit cette revue parente et voisine de ENTAILLES (1975) et de TEXTUERRE (1976)