16 février 2018

MERCURION, journal des étudiants de Sup de Co , Montpellier, 1961 : Molénat, André Pierre Arnal et des jeunes gens pleins d'avenir !



Voici un journal dont dire : "il est rare" est un euphémisme.
MERCURION
Journal des étudiants de l'École Supérieure de Commerce de Montpellier. 
Il commence à paraître en janvier 1961, (ma collection commence au n°2) et semble s'achever au bout de 11 numéros en mai-juin-juillet 1963. 
Il est domicilié à l'École de commerce, 2 rue Saint-Pierre, et imprimé chez l'imprimeur voisin Causse Graille et Castelnau, 7 rue Dom Vaissette. 
Jacques MOLÉNAT, notre infatigable journaliste montpelliérain, en est le Directeur, et, à coup sûr le fondateur. 

Le format est de 44 x 30 cm, et il a en général 8 ou 12 pages. 
Prix : 0, 50 NF


Sa lecture réserve quelques surprises.

Les éditoriaux de Jacques MOLÉNAT sont ceux d'un rédacteur en chef. À la rentrée d'octobre, il sera Conseiller technique pour un numéro, laissant la direction à Jean-Pierre Amadieu (puis Maurice Boule).
En octobre, un article très personnel nous racontera la situation du Canada Français où notre reporter vient de séjourner.

 Mais dès le début, une signature attire l'attention :
André P. ARNAL
Renseignement pris auprès des intéressés, il s'agit bel et bien d'André Pierre ARNAL, dont la première exposition aura lieu à Montpellier en 1962. Quelques années plus tard, il participera au groupe SUPPORTS / SURFACES et, en 2018, nous aurons la joie de le revoir en exposition particulière à Montpellier.
Pour l'instant, il publie de la Poésie dans Mercurion.
Il est vrai qu'un ce ces poèmes est intitulé  PICASSO .




 Il publie aussi des chroniques consacrées à la musique classique : BORODINE, Bela BARTOK ... 

Notons à propose de Borodine, l'incipit de son article :
" La classification des artistes en groupe, qu'ils la revendiquent, qu'ils l'acceptent ou que la postérité en décide est toujours chose artificielle."  
On lit, nous en 2018, la question sous-jacente : André Pierre ARNAL est-il membre de SUPPORTS / SURFACES, compagnon de route, ou autre?


 En octobre 1961, ANDÉ PIERRE ARNAL revient de Berlin. Il y arrive précisément lorsque ce mur fut édifié, le 12 août 1961.  Le "trait rouge sur une carte" s'est matérialisé dans la nuit. Traumatisme !



 Le reste de l'équipe comprend : Paul Garboua ; Marc Law-Yee ; Bernard Lecuivre ; Jean-Luc Marcantoni, Sylviane Parisis ; Ewin Rosenberg ...
Cette équipe se renouvellera au fil des années universitaires et des corpos successives.



 Le n° 3 s'ouvre sur un article de ministre ! Joseph Fontanet, secrétaire d'état au commerce intérieur. Il contient aussi des interventions de Jean MORINI-COMBY, le directeur de l'École de Commerce, de François Delmas, maire de Montpellier, et des professeurs Etienne Antonelli et Gaston Galtier. Suivront, au fil des numéros René Maury (qui aura sa théorie personnelle sur la mort de Napoléon),


Le N° 5 pose à FREDERIC JACQUES TEMPLE (directeur de Radio-Montpellier) une vraie question :
FAUT-IL BRÛLER LA R.T.F. ?

Dans sa réponse, il cite Henry Miller, mais insiste sur le fait qu'il faut savoir NE PAS se servir d'un poste de radio. Il dit préférer Jean Witold à Bourvil et Max-Pol Fouchet à Jaboune (Jean Nohain). Son modèle est Jean Tardieu.
Finalement, au lieu de brûler la Radio Télévision Française (ce que certains essaieront 7 ans plus tard), il vaut mieux la passer au filtre de l'intelligence... 


Le n° 9, décembre 1962 est largement consacré à l'histoire de Montpellier et de son patrimoine.
C'est sans surprise qu'on y trouve la signature de Maurice CHAUVET, Maurice Boule ou A. CHAZAUD, conservateur des monuments historiques.



Et puis arrive le n° 11, demai-juillet 1963 avec son terrible édito de Maurice Boule : " Nous nous retrouvons deux, sans aucune illusion... Si vous saviez, vous lecteurs, comme Mercurion est décourageant..."
Ce sera donc le dernier numéro.



Cette déclaration finale  a pour voisine une publicité pour la librairie papéterie H. SAURAMPS. Si les adresses du 2 et 34 rue Saint-Guilhem ne me posent pas problèmes, le 5 place de la République ne m'évoque rien. Où est cette place, (quel est son nom actuel)? Quelle branche de Sauramps y siégeait-elle?  Des recherches le diront.

Mais sur ce même n°, un placard du SYNDICAT DES LIBRAIRES me laisse rêveur.
14 LIBRAIRIES y figurent.
Et encore, un simple coup d'oeil montre que n'y figurent pas certaines librairies, pourtant bien attestées. Par exemple JOSEPH GIBERT ou les autres librairies juridiques de la rue de l'Université. Pas non plus le bouquiniste de la même rue.
Pas la librairie de la place de l'Observatoire.
Pas la librairie BONALD, du 54 rue du Courreau.
Pas... et pas...
 Soit au moins 20 librairies à Montpellier...
Sic transit gloria libri...

















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