8 décembre 2011

Louis XVII, Jean III : histoire de rois de France (?) et de vin de messe à Lunel

La Fleur de lys, revue de Lunel 1897
           Petite revue, sans grande importance, publiée à LUNEL (Hérault) le 20 décembre 1897.
           Mais si rare!
           Je n'en ai trouvé mention que dans : Revised catalogue of the J. Sanford Saltus Collection of Louis XVII books in the Library of the Salmagundi club, New-York, 1908. Et encore, le bibliographe, qui ne l'a pas eu en main, ne sait ni son adresse ni son aspect. 
          Précisons donc : La Fleur de lys, revue trimestrielle de la question Louis XVII. - Première année, N° 1, 20 décembre 1897. -  48 p. , 14 cm. 
Administration et rédaction chez M. C. Gabaudan, à Lunel, Hérault. - Imprimerie J. Fournier, à Toulouse. 
La Fleur de lys, revue de la question de Louis XVII
           L'éditorial précise :
          "Nous sommes avant tout catholiques… En politique, nous sommes légitimistes.
           Le représentant actuel de l'antique Légitimité française est Charles XI, fils de Louis XVII, jadis méconnu sous le nom de Naundorff…" 
          D'où un certain étonnement devant la dédicace de la revue  A la mémoire du Duc de Berry alors qu'elle est finalement destinée à "détrôner" son fils, le duc de Bordeaux, rejeté dans les branches cadettes de la légitimité des Bourbons. On comprend mieux quand on lit dans la revue que le duc de Berry, fils de Charles X était décidé à reconnaître Louis XVII (Naundorff) et à lui laisser son trône. C'est d'ailleurs pour ça que le duc de Bordeaux aurait refusé de devenir roi. 


          La revue comprend deux articles : Anthropologie bourbonienne signé Osmond et Note biographique de Louis XVII, non signé. 
Charles XI, roi de France en 1866 et son étendard brodé à genoux par de saintes religieuses
Monsieur, frère du roi et la princesse Marie-Thérèse
          On voit défiler toute la famille de Charles-Guillaume Naundorff : ses enfants, ses petits enfants, etc... 
          In fine, nous comprenons tout, d'un coup : pourquoi Lunel?  pourquoi C. Gabaudan, viticulteur se lance dans cette aventure éditoriale, et pourquoi la publicité pour le vin de Lunel, rouge, muscats, ou de messe?
Le futur Jean III de France marchand de vin à Lunel
 En fait, voici l'histoire : 
Jean III, roi de France et son frère Charles-Louis, Monsieur, à Lunel en 1897
          Les princes Auguste (le futur JEAN III) et Charles, neveux de Charles XI, petits fils de Naundorff, demeurent à LunelAuguste a épousé une petite-fille Gabaudan.  Ce qui explique cette revue. 
          Ils y sont négociants et prétendent ne pas déroger. "Voilà plusieurs années que nous sommes dans le Midi et notre intention est d'y planter notre tente. Or, dans le Midi, il n'y a guère qu'un seul commerce prospère, c'est le commerce des vins : nous allons nous y livrer" (p. 46) 
          Mais "notre nom ne paraîtra pas en public et un intermédiaire dévoué sera là pour voiler tout ce qui devra échapper aux regards indiscrets".  Cet intermédiaire dévoué et pudique, c'est bien sûr  C. Gabaudan, le beau-père  spécialisé dans la vente de  "Vins rouges de table genre Bourgogne", de "vins muscats"  de  "Vins de messe rigoureusement conformes aux prescriptions liturgiques". 

           Malgré l'appel à tous les amis  d'"exercer une propagande active en vue de faciliter un grand tirage à cette revue", c'est un fiasco, et il n'y aura jamais qu'un numéro, assez mal diffusé pour que personne ne l'aie jamais vue. 
           D'où cette notule. 

        Lecture facultative pour ce qui suit, copié sur le site des partisans de Louis XVII-Naundorff : 

AUGUSTE-JEAN-CHARLES-EMMANUEL, Duc de Bourgogne, né à Maestricht le 6 novembre 1872, décédé à Paris, 1er juillet 1914. Associé de la Maison Gabaudan, commerce de vin à Lunel (Hérault); 1903 directeur d'une société de sondage et de forage. Marié à Lunel (Hérault) civilement le 7 février, religieusement le 8 février 1898, à Fanny-Marie-Magdelaine Cuillé, des Cuillé de Larocque de Carrodonte, dont un fils Henri*-Charles-Louis qui suit (voir A/a/a).
A la mort de son oncle le roi Charles XI, il se déclara Chef de famille (voir l’Introduction) et prit, comme Roi de droit, le nom de Jean III.
Fanny-Marie-Magdelaine* Cuillé, née à Perpignan le 18 juillet 1876, décédée à Orléans le 6 mars 1917.
Fille de Marcel Cuillé et de Claire Gabaudan, à Alger.

HENRI-CHARLES-LOUIS, Dauphin de France, né à Lunel (Hérault), en France, le 27 novembre 1899. Après la mort de son auguste père il devint Roi de droit sous le nom de Henri V. En 1936 il prit « pour ses familiers et fidèles » le titre de Duc de Bourgogne. Marié à Casablanca le 14 mars 1928 à Florence Greenhill. Engagé pour la durée de la guerre dans l'Armée française (artillerie) le 25 janvier 1918, démobilisé le 25 janvier 1921. Engagé volontaire pour cinq ans au titre de la Légion Etrangère, le 4 octobre 1922; démobilisé le 4 octobre 1927. Mobilisé à nouveau le 2 septembre 1939. Sous-officier, Croix de guerre T.O.E., Croix des Anciens Combattants, Médaille coloniale, Médaille du Riff, Médaille commémorative de la Grande Guerre. Agent à la Compagnie algérienne de décembre 1927 à 1929. Puis à la Socony Vacuum Oil Company de 1929 à juin 1930. Enfin à la Société Cormick, de septembre 1930 à octobre 1945. Actuellement agent technique dans la Société métallurgique à Casablanca (Maroc).
Sans postérité.
Florence Greenhill, de nationalité britannique, née à Bournemouth (Hants) Angleterre, le 14. avril 189 2. Fille de Frédérick William Mc Lean Greenhill et de Mary Watts Gronut, à Bournemouth (Hants). Descendante d'Edouard 1er  Plantagenêt, Roi d’Angleterre, Seigneur d'Irlande, Duc d'Aquitaine, couronné 1274.
Il laisse le souvenir d’un Prince très bon, qui resta fidèlement dans la ligne de conduite de son oncle et prédécesseur, Louis-Charles (Charles XI) soutenu d’ailleurs par Foulon de Vaux qui, après avoir été près de Charles XI ce que le Comte Gruau de la Barre fut auprès de Louis XVII, continua au Prince Jean son dévouement et sa fidélité.
D’instruction étendue et d’éducation soignée, s’harmonisant avec une distinction native, le Prince Henri de Bourbon ne montra aucune velléité de se lancer dans la politique, mais il maintint ferme son droit d’Aîné de France, tout en se créant au Maroc une situation qui lui permit de vivre, puisque descendant de nos Rois, il doit demander au travail ses moyens de subsister.
Il eut un fils :

6.2.1 Henri-Charles-Louis. (Henri V de droit) (1899-1960)
 Né à Lunel (Hérault) le 27 novembre 1899, décédé le 9 janvier 1960 à Beaumont (Val d’Oise).
Marié à Casablanca le 14 mars 1928 à Florence Greenhill.
(La Princesse Florence de Bourbon descendait de la Maison de Courtenay, famille française remontant au XIe siècle, alliée aux Capétiens par le mariage de certaines de ses filles, et qui donna deux empereurs latins de Constantinople au XIIIe siècle. Une branche cadette se fixa en Angleterre et donna en 1336 les comtes de Devon, d’où descendait la princesse Florence.)

Sans postérité.
 

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